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Grease, une bluette musicale qui ne se prend pas la tête

A Mogador, Grease, le musical défie les décibels et en met plein la vue.

Ça balance pas mal à Mogador. Dans un décor rose et bleu layette, sur fond assourdissant de musique rock « so » sixties, la jeunesse de Rydell danse, chante et s’amuse. Communiquant leur bonne humeur à la salle, la troupe, tout feu tout flamme ,d’artistes en goguette nous embarque dans un divertissement léger et séduisant, qui manque cependant,de profondeur. Une friandise acidulée un peu trop roborative.

Passé la porte du théâtre, le sol recouvert de dalles noires et blanches, les comptoirs roses et bleus, nous plongent littéralement dans l’Amérique rock à billy des années 60. Tout est fait pour qu’on oublie la morosité du quotidien et qu’on se laisse emporter à Rydell High School pour suivre les amours contrariées du magnétique et rebelle Danny Zuko (ténébreux Alexis Loizon) et de la belle et nunuche Sandie Dubrowski (ingénue Alyzée Lalande). Le temps d’une soirée, on embarque pour les rivages insouciants et chamarrés de l’adolescence. Loin de la grisaille parisienne, les robes évasées aux jupons de tulle, virevoltantes, les perfectos en cuir noir et les cheveux gominés réveillent la jeune fille en fleur, le jeune garçon aux hormones en furie, qui se cache au plus profond de notre mémoire.

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Totalement emporté par le tourbillon impétueux de cette jeunesse qui croque la vie à pleines dents, on suit les aventures de l’indomptable Rizzo (Emmanuelle Nzuzi), qui cache ses fêlures derrière sa grande gueule, du kakou Kenneckie (Yanis Si Ahmed), incapable de reconnaître l’amour qu’il porte à sa belle, et de toute leur petite bande confrontée aux petits tracas du passage de l’enfance à l’âge adulte. D’ailleurs, on aurait aimé que derrière les paillettes, les pas de deux rythmés qui n’ont rien à envier à ceux immortalisés par le film éponyme de 1978 qui a rendu définitivement célèbre John Travolta et Olivia Newton John, cette nouvelle adaptation française, après celle particulièrement réussie de 2009, qui avait enflammé le Comedia, soit un peu moins superficielle et aille un peu plus en profondeur pour aborder les tourments de l’adolescence.

Si l’on est séduit par la fougue et l’impétuosité de la jeune troupe, si on se laisse griser par leur déhanché enflammé, leur complicité évidente et leur talent fou, on est malheureusement assourdi par le déluge de décibels qui rugit d’une sono poussée à son maximum. C’est d’autant plus dommage qu’on a du mal à entendre les textes mêlant habilement français et anglais, Stage Entertainment n’ayant pas cédé, comme à son habitude, à la traduction à tout va mais préféré garder certains refrains emblématiques dans leur langue d’origine.

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Charmé par l’excellent Alexandre Faitrouni, qui s’en donne à cœur joie en geek et souffre-douleur de l’école, par l’épatant Doryan Ben, le rigolo de la bande, par la pétulante Florie Sourice, en jeune fille naïve, drôle et touchante, ainsi que par l’ensemble des autres comédiens tous plus survoltés les uns que les autres, la plupart des spectateurs sont littéralement conquis reprenant en chœur les tubes qui s’égrènent à un rythme effréné, alors que d’autres resteront sur leur faim faute de trouver dans ce divertissement électrique, à l’humour un peu trop potache, un peu plus qu’une simple bluette d’adolescents. A chacun de se laisser porter ou non par ce show débridé, superficiel et léger.

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore


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Grease, le musical créée par Jim Jacobs et Warren Casey
Théâtre Mogador
25, rue de Mogador
75009 Paris
à partir du 28 septembre 2017
durée 2h30 environ

Mise en scène et chorégraphie de Martin Michel assisté de Veronique Bandelier et de Tim Van Der Straeten
Scénographie d’Eric Van Der
Direction musicale de Dominique Trottein
Costumes d’Arno Bremers & Lumières de Matthieu Patriarca
Son de Julius Tessarech assisté de Nicolas Lemperier
Designer maquillage et perruques d’Harold Mertens
avec Alexis Loizon, Alyzée Lalande, Yanis Si Ahmed, Luna Chiquerille, Fanny Delaigue, Alexandre Faitrouni, Céline Groussard, Doryan Ben, Sarah Manesse, Véronique Hatat, Emmanuelle Nzuzi, Astou Malva Gueye, Maëva Mathon, Loaï Rahman, Yoan Grosjean, Florie Sourice, Julien Husser, Marianne Millet, Mélissa Dossin, Michelangelo De Marco, Alexander Wood, Thomas Bernier, Nordine Ezzahr, David Sollazzo, Jérémy petit, Lily Kerhoas, Sébastien lemoine et les musiciens Dominique Trottein, Charlotte Gauthier, Christophe Fossemalle, Benjamin Pras, Jean-François Durez, Laurent Guanzini, Maxence Naudet, Mathias Minquet, Yannick Deborne, Jean-Philippe Roux, Fred Liebert, Valerie Picard, François Chambert, Philippe Brohet, Jean-Pierre Solves, Eric Poirier, Lorenz Rainer, Rodolphe Millet, Jeff Quellec, Gwen Badoux, Vincent Aubert, Didier Guazzo, Paul Rosi, Christophe Gallizio, Christophe Gallizio

Crédit photos © Alessandro Pinna

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