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Piaf, l’être intime… Touché à l’âme

Loin de la Môme Piaf, Clotilde Courau ressuscite avec beaucoup de tendresse une Édith intime, une femme confrontée aux affres du quotidien et de l’amour, un être blessé, mais passionnément épris de la vie. En gommant la gouaille légendaire de la chanteuse, on découvre une écrivaine particulièrement inspirée, sachant faire vibrer les mots. C’est un pur moment de délicatesse… L’argument : Le 27 octobre 1949, Édith Piaf perd l’amour de sa vie. Sept mois plus tard, elle se confie par écrit à son amant d’un mois, Tony Franck : onze lettres ardentes où transparaît une femme aimante et libre. Croyant en

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Affiche de la pièce Piaf, l’être intime avec Clotilde Courau

Loin de la Môme Piaf, Clotilde Courau ressuscite avec beaucoup de tendresse une Édith intime, une femme confrontée aux affres du quotidien et de l’amour, un être blessé, mais passionnément épris de la vie. En gommant la gouaille légendaire de la chanteuse, on découvre une écrivaine particulièrement inspirée, sachant faire vibrer les mots. C’est un pur moment de délicatesse…

L’argument : Le 27 octobre 1949, Édith Piaf perd l’amour de sa vie. Sept mois plus tard, elle se confie par écrit à son amant d’un mois, Tony Franck : onze lettres ardentes où transparaît une femme aimante et libre. Croyant en la vertu consolante de l’amour, elle demande à cet homme de l’aider à faire son deuil en l’aimant.

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Dans Piaf, l’être intime, Clotilde Courau réinvente la môme

La critique : Dans la pénombre, une silhouette de femme fine et fragile se dessine. Toute de noir vêtue, l’allure élégante, le geste précis, le visage rieur, Clotilde Courau apparaît, assise sur un tabouret noir, onze lettres étalées devant elle. Le silence est rompu. Une voix s’élève, rauque, grave, parfois enjouée, mais souvent tragique, livrant avec beaucoup de délicatesse les mots écrits par une autre. Petit à petit, la comédienne s’efface, laissant place à un monstre sacré : la Môme Piaf, pas la chanteuse, pas l’artiste publique, mais la femme intime, la femme blessée, l’amoureuse, l’être entier, sans concession.

Nous sommes en 1950, Marcel Cerdan est mort dans un accident d’avion, quelques mois plus tôt. Édith Piaf, ravagée, continue malgré tout à croire en l’amour unique et absolu. Elle s’est entichée d’un obscur directeur de théâtre, Tony Franck. Belle gueule, belle prestance, bouche gourmande et regard ravageur, le nouvel homme de la Môme a de quoi séduire la femme blessée. Obnubilé par son établissement qu’il a bien du mal à faire vivre, il semble laisser son amante se débattre avec ses propres démons. Bien que leur relation soit restée anecdotique, les lettres qu’Édith Piaf a écrites à son amant sont des bijoux, des diamants ciselés par ses émotions, et qui révèlent un personnage d’une infime délicatesse. Rendue publique en 2006 par la collectionneuse Anne-Marie Springer, cette correspondance ne pouvait qu’émouvoir  et séduire celle qui, en 2007, fut, sur grand écran, dans le film d’Olivier Dayan, la mère de la chanteuse.

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A l’unisson avec l’accordéoniste Lionel Suarez, Clotilde Courau ressuscite Piaf , l’être intime sur scène ©DR

Accompagnée par l’accordéoniste virtuose Lionel Suarez, la comédienne se fond littéralement et avec énormément de tendresse dans cette personnalité entière, hors du commun, qu’était la Môme. Généreuse avec le genre humain, ardente dans ses passions et incapable de neutralité, Edith Piaf, par cette écriture élégante et émouvante, se révèle une véritable femme de lettres. En prenant à bras le corps la personnalité tourmentée de la chanteuse, Clotilde Courau esquisse un portrait intime et troublant de celle qui enflamme de sa voix si particulière, génération après génération, le cœur de ses auditeurs.

Passionnée par son sujet, la comédienne ne joue pas, elle est Édith, elle est Piaf, elle est cette femme libre et moderne qui n’a jamais eu peur d’aimer, cette femme lucide qui sait bien que l’objet de son affection n’est pas « à la hauteur » car il n ’est pas Cerdan, cette femme de chair et de sang, tellement humaine. Si la mise en scène est sobre, voire inexistante, c’est que les mots se suffisent à eux-mêmes. Ils n’ont pas besoin de plus. Cette simplicité est renforcée par le jeu tout en nuances de la comédienne, et l’étonnant et subtil dialogue qui se noue entre sa voix et les notes égrenées par l’accordéon, distillant tout au long du spectacle des chansons de la Môme Piaf. Ce récital exquis et magique vous bouleversera… C’est dit.

Piaf, l’être intime
d’après la correspondance d’Édith Piaf
direction artistique de Serge Hureau
avec Clotilde Courau et Lionel Suarez à l’accordéon

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