Elle revient la Psy la plus déjantée du théâtre. Et elle est particulièrement en verve et en forme. Si les aléas du quotidien, tristes comme heureux, viennent chambouler sa vie bien réglée, elle ne se laisse pas abattre et continue à conter avec espièglerie et malice ses expériences intimes comme professionnelles, réelles comme fictionnelles. Une comédie douce-amère hilarante que mène de mains de maîtresse, l’impayable et gouailleuse Josiane Pinson.
Sur une scène vide, trône un grand fauteuil orange. Il attire tous les regards. Il symbolise autant le siège où la psy s’installe pour écouter les confidences de ses patients que le divan où ils s’allongent. Il est l’élément central autour duquel vont d’articuler toutes les histoires de vie que relate par le menu notre sympathique et un brin débridée conteuse. Elle en voit de toutes les couleurs. Tout commence par l’enterrement de sa regrettée mère, une enquiquineuse de première, qui a la voix espiègle si reconnaissable de Judith Magre. Même morte, cette dernière est bien décidée à empoisonner encore et encore l’existence de sa progéniture en continuant à lui prodiguer d’outre tombe ses « bons » conseils, lui asséner ses petites phrases sibyllines.
Alors que ses patients se succèdent, de la petite fille de divorcés qui ne supportent pas ses beaux-parents, à la vieille dame encore vierge et suicidaire, en passant par la nympho qui s’épanouit dans les bras de son mari, ses proches ont décidé de lui régler son compte, de lui en faire baver. Ses deux filles et son fils décident de couper les ponts estimant qu’elle est castratrice. Son amoureuse, une actrice débridée, prend du bon temps dans les bras d’une jeunette. Son cher et tendre se tape tout ce qui bouge. En gros, tout va à vau-l’eau. Il est temps pour la stoïque psy de prendre le large.
Avec malice et gourmandise, Josiane Pinson délecte son auditoire de ses histoires de fous, de toqués, de dézingués. Amoureuse de la gaudriole, passionnée du genre humain, elle croque les névroses de son temps et pour notre plus grand plaisir les égratigne avec tendresse et humour. Plume acérée, verbe haut, drolatique, elle esquisse des portraits de genre et de gens, tous plus décalés les uns que les autres.
Portée par la mise en scène sobre de Gil Galliot, qui souligne juste ce qu’il faut le propos en évitant l’écueil d’un trait trop appuyé, l’irrésistible Josiane Pinson tel un poisson en eaux troubles, s’amuse et amuse le public de ses bons mots, de ses répliques fines qui font mouche à tous les coups. Disons-le tout net… On adore ses histoires de cœurs, ses délirants récits, sa façon de voir la vie. un spectacle jouissif à voir de toute urgence !
Par Olivier Fregaville-Gratian d’Amore
PSY cause(s) 3 de Josiane Pinson
Studio Herbertot
78bis, boulevard des Batignolles
75017 Paris
jusqu’au 10 mars 2019
Le lundi à 19h00, le samedi à 17h00 et le dimanche à 19h30
Durée 1h20
Reprise
Jusqu’au 25 avril 2020 à la Scène Parisienne
Mise en scène de Gil Galliot
avec Josiane Pinson
Avec la complicité de Judith Magre, Anie Balestra, Achille Orsoni et Bruno Magne
La collaboration artistique de Marie-Céline Nivière
Crédit photos © Fabienne Rappeneau
Merci encore pour ce spectacle tout en vérité et authenticité. Emotions rires au rendez vous
Génial
Et je fais la pub à mes amis pour qu ils viennent vous voir au festival d Avignon
J ai adoré et je viendrai vous voir à Avignon
Paris ça vallait le coup
Merci Josiane pour ce beau temps ( trop court) au studio Hébertot
Odile