Et à la fin, ils meurent - Lou Lubie - Antoine Brin © Sabrina Moguez
© Sabrina Moguez

Et à la fin, ils meurent : Une drolatique remise à jour

En adaptant la bande dessinée de Lou Lubie sur la pertinence des contes de notre enfance, Antoine Brin a retrouvé l’esprit des grandes heures du café-théâtre où l’humour caustique fleurait bon.

Il était une fois… Un début si souvent murmuré pour faire dormir les enfants. Ces histoires, avec des princesses en détresse sauvées par des princes dits charmants, se terminaient par « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Ici, ce serait plutôt : « Et à la fin, ils meurent ». En dévoilant « la sale vérité sur les contes de fées », l’autrice soulève la question : « Les contes sont-ils encore adaptés à notre époque ? »

Le décor de carton-pâte est formidable. On peut voir, à jardin, une tour, au centre, une grille de château et, à cour, un arbre. Regardez-les avec attention, car chaque détail a son importance. Un roi, un prince charmant, une fée et une princesse déboulent dans leurs beaux costumes d’apparat. En s’emparant de quelques grands contes, ces joyeux lurons vont jouer sur le sens profond de ces histoires inventées pour distraire les lecteurs. Et oui, ce n’est que tardivement qu’ils ont été détournés pour instruire et éduquer les petits « z’enfants ».

Derrière les mots, de Giambattista Basile, Charles Perrault, les Frères Grimm, Hans Christian Andersen, Walt Disney et bien sûr les réflexions de Bruno Bettelheim, se cachent beaucoup de violence, de sexisme, de racisme et une mise en valeur du patriarcat. Tout ceci est raconté et démontré dans un style plein d’humour dans lequel un chat est appelé un chat ! L’adaptation comme la mise en scène d’Antoine Brin mise à fond sur le ton décalé, les anachronismes, les vérités crues et les clichés. Clara Leduc (Le secret des ombres), Leïla Moguez (Feel Good), Pierre-André Ballande et Virgile Daudet mènent le bal avec talent et un sens de la dérision impayable. On rit beaucoup à ce dézingage de la bonne morale de ces contes somme toute immoraux


Et à la fin, ils meurent (la sale vérité sur les contes de fées), d’après la bande dessinée de Lou Lubie (éditions Delcourt)
Manufacture des Abbesses
7 rue Véron
75018 Paris.
Jusqu’au 24 mai 2025
durée 1h10.

Adaptation et mise en scène Antoine Brin
Avec Pierre-André Ballande, Virgile Daudet, Clara Leduc ou Eugénie Gendron, Leïla Moguez
Décor Sabrina Moguez
Musique de Simon Vantheemsche
Assistante mise en scène Eugénie Gendron.

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