Ils sont trois sur scène. Quatre, si l’on compte la voix inoubliable de Claude Aufaure, conteur élégant, narrateur envoûtant, véritable colonne vertébrale de ce Candide revisité. Dans la mise en scène de Didier Long, le classique de Voltaire retrouve de belles couleurs. L’ironie mordante s’y déploie avec verve et fraîcheur.
Sur le plateau, Charles Templon incarne un Candide naïf et attachant, entraîné malgré lui dans une odyssée burlesque et cruelle. À ses côtés, Cassandre Vittu de Kerraoul (Cunégonde et bien d’autres rôles), et surtout Sylvain Katan, caméléon en délire, insufflent au spectacle une vitalité contagieuse.
Néanmoins, cette fougue se heurte à une scénographie trop volumineuse pour l’espace restreint du Théâtre de Poche-Montparnasse. C’est d’autant plus regrettable qu’elle entrave le souffle philosophique de l’œuvre, déjà mis à mal par quelques coupes maladroites qui nuisent à la fluidité du récit.
Reste une belle fête de théâtre, un brin surannée, mais généreuse, accessible à toutes et tous. On rit, on s’égare, on se laisse aller à rêver. Et l’on retrouve, avec une joie non feinte, le mordant irrésistible de Voltaire.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Candide ou l’optimisme de Voltaire
Théâtre de Poche Montparnasse
75 boulevard du Montparnasse
75006 Paris
Jusqu’au 4 mai 2025
durée 1h45
Avec Charles Templon ou Felix Beaurepin, Cassandre Vittu de Kerroual, Sylvain Katan et la voix de Claude Auffaure
Décor de Jean-Michel Adam
Lumière de Denis Koransky
Musique de François Peyrony
Costumes de Corinne Rossi
