Cédric Eeckhout © Natacha Lamblin
Cédric Eeckhout © Natacha Lamblin

Cédric Eeckhout : L’art pour (se) réparer

De passage à La Commune - CDN d'Aubervilliers avec "Héritage", spectacle auto-fictionnel, le comédien, auteur et metteur en scène belge évoque son parcours d'artiste pluriel.

Votre premier souvenir d’art vivant ?
J’ai un souvenir très lointain : je devais avoir 4 ans. C’était un théâtre de marionnettes avec l’école maternelle. Je revois un petit théâtre installé à l’arrière de l’école. Ce dont je me souviens surtout, c’est mon impatience, ma curiosité, mon amusement… mais pas grand-chose de plus.

Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir cette voie ?
Je n’ai aucun souvenir d’un moment où je n’ai pas voulu faire ce métier. Pour revenir aux marionnettes, ma mère raconte qu’enfant, j’en demandais une chaque année, et je les détruisais à force d’y jouer. Mon père a fini par m’en construire une en bois.

"Héritage" de Cédric Eeckhout © Bea Borgers
Héritage de Cédric Eeckhout © Bea Borgers

Pourquoi ce métier ?
Parce que, comédien, auteur et metteur en scène sont des métiers qui peuvent réparer.

Racontez-nous le tout premier spectacle auquel vous avez participé. Une anecdote marquante ?
En Wallonie, à Namur plus précisément, il existe une tradition en fin d’hiver : un grand feu de village, souvent accompagné d’un feu d’artifice et d’animations. Un soir, j’ai joué le Grand Schtroumpf. J’étais dans une petite maison champignon sur un camion-remorque, aux côtés d’une petite fille déguisée en Schtroumpfette. Je me souviens du trac. Je devais avoir 5 ans.
Plus tard, j’ai aussi joué le Prince Charmant dans une adaptation de La Belle au bois dormant à l’école. Le jour de la représentation, j’ai donné un vrai baiser sur la bouche à la princesse, pensant que ça rendrait la scène plus réaliste. Mon institutrice m’a disputé. La fille s’appelait Aurélie Ledoux… Encore désolé, Aurélie ! Vraiment.

Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Ma rencontre avec Christiane Jatahy et ses actrices dans What if They Went to Moscow ? a été inoubliable. J’ai adoré travailler avec Christiane, et Stella Rabello et Julia Bernat sont devenues de vraies amies, presque des sœurs. Et puis, je suis tombé amoureux du Brésil… pour toujours.

Quelles sont les belles rencontres qui ont marquées votre parcours ?
Christiane, évidemment. Thomas Ostermeier, qui, sans peut-être le savoir, m’a apporté une grande confiance en tant qu’acteur. Falk Richter aussi… Gaia Saitta, mon amie, qui m’a fait danser. Et tous mes ami.e.s avec qui j’ai créé, très jeune, enfant ou adolescent, mes premiers spectacles.

Où puisez-vous votre énergie créative ?
Dans le désir, tout simplement. Il faut que j’aie envie…

En quoi ce que vous faites est essentiel à votre équilibre ?
Je ne sais pas si c’est essentiel… mais ça l’est certainement, puisque dès que ça s’arrête, ça me manque déjà.

The Quest de Cédric Reckhout © Andrea Messana
The Quest de Cédric Reckhout © Andrea Messana

Que représente la scène pour vous ?
Un espace de care, un endroit où l’on prend soin.

Où ressentez-vous, physiquement, votre désir de créer et de jouer ?
Je ne sais pas exactement où je ressens l’envie de créer… mais je marche beaucoup quand les idées me viennent. Avant de jouer, en revanche, j’ai toujours envie d’aller aux toilettes. C’est ridicule, mais c’est systématique !

Avec quels artistes aimeriez-vous travailler ?
Cette question me donne le vertige.

Si tout était possible, à quoi rêveriez-vous de participer ?
Ma mère dit toujours que tout est possible.

Si votre parcours était une œuvre d’art, laquelle serait-elle ?
Ceci n’est pas une pipe de René Magritte.


Héritage de Cédric Eeckhout
spectacle vu en mai 2024 au Théâtre Dijon Bourgogne dans le cadre du Festival Théâtre en mai
durée 1h20 environ

Reprise
12 au 14 mars 2025 à La commune – CDN d’Aubervilliers

Dates passées
30 juin au 21 juillet 2024 au Théâtre des Doms dans le cadre du Festival OFF Avignon

Mise en scène de Cédric Eeckhout
Avec Cédric Eeckhout, Jo Libertiaux et Pauline Sikirdji
Assistante et collaboratrice – Eulalie Roux
Dramaturgie de Nils Haarmann
Scénographie et costumes de Bastien Poncelet
Perruques et coiffures d’Edith Carpentier
Régie générale – Olivier Arnoldy
Création lumière d’Antoine Fiori
Régie lumière – Mehdi Igoud, Régie son – Benjamin Devillers
Travail vidéo Coralie Denooz
Construction des décors Ateliers du Théâtre de Liège
Confection des costumes Ateliers du Théâtre de Liège

Bande-Annonce d’Héritage de Cédric Eeckhout © La Commune – CDN d’Aubervilliers

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