Pianiste, chanteur, comédien, auteur (Ego-système) et metteur en scène, Raphaël Callandreau est un artiste doué. Il en faut du talent et de l’audace pour s’attaquer à la dernière pièce de Molière, de l’expurger de quelques passages, de faire disparaître des personnages sans en perdre l’essence même et d’en faire un musical. Son Malade imaginaire en la majeur est un petit bijou.
Au centre du plateau, le fameux fauteuil ! Celui où, dans l’imaginaire populaire, Molière serait mort. On le sait, il fut ramené chez lui pour rendre son dernier souffle. Mais le symbole est resté. Argan, ce grand malade imaginaire, y est installé. Arnaud Schmitt est exceptionnel. Il y a du Michel Serreau mâtiné de Guillaume Gallienne chez ce comédien sensible.
À droite, un piano d’où Simon Froget-Legendre – remplacé par Raphaël Callandreau le jour de notre venue – joue la partition musicale. Mais pour l’avoir déjà applaudi dans Sacré Pan ou La crème de Normandie, on connaît le talent de ce pianiste pluridisciplinaire. L’artiste endosse les costumes de Cléante, Béralde, Monsieur Purgon et Thomas Diafoirus. L’épatante Cécile Dumoutier incarne tour à tour l’ineffable Toinette et la terrible Béline. L’exquise Marion Peronnet est la belle Angélique. À eux quatre, ils font vibrer ce classique. Quant aux chansons, elles prouvent combien Molière est intemporel. Et comme sa pièce est un remède contre tous les maux, qu’elle dure 1h10, amenez petits et grands comme les réfractaires aux classiques découvrir cette version régénératrice.
Marie-Céline Nivière
Le Malade Imaginaire en La Majeur d’après Molière
Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006 Paris
Jusqu’au 19 janvier 2025
Durée 1h10
Adaptation et mise en scène Raphaël Callandreau
Avec Cécile Dumoutier, Marion Peronnet, Simon Froget-Legendre et Arnaud Schmitt
Musiques de Raphaël Callandreau
Lumières d’Aurélien Saget