Dans son ADN, Sébastien Azzopardi a reçu le génome du théâtre. Depuis des années maintenant, il aime surprendre avec ses mises en scène interactives, comme Derniers coups de ciseaux, L’embarras du choix – qui sont encore à l’affiche – ou immersive, telle La dame blanche, Chapitre XIII. Pour cette nouvelle aventure faite de suspenses, de révélations et même de courses-poursuites, il a mis en place une formidable machinerie théâtrale.
Hormis dans le cas de véritables jumeaux, l’ADN de chaque personne est unique. D’où la surprise de Tomas lorsqu’on lui apprend que son nouveau-né n’est pas son fils, mais son neveu ! Le problème, il est fils unique ! Comme il aime bien comprendre, il va voir sa mère. Elle est assassinée juste après sa visite. Par qui ? Pourquoi ? Le voilà pris dans une spirale infernale avec en prime la police aux trousses. Sans s’en rendre compte, il a ouvert une vieille boîte de pandore dans laquelle étaient cachés des secrets de famille. De nature insatisfaite, cette enquête folle lui permet enfin de la paix avec lui-même.
L’imagination en pleine action
Si l’intrigue est rondement bien ficelée, on regrette juste que la dramaturgie n’ait pas été plus soignée par les autrices. Toutes les qualités de ce spectacle sont dans la mise en scène, très inventive, et l’interprétation au cordeau. Entouré d’une fine équipe, Nicolas Sire pour les décors, Nathalie Cabrol pour les vidéos – qui ont leur importance -, Philippe Lacombe pour les lumières, Romain Trouillet pour la musique, Azzopardi a soigné aux petits oignons tous les déplacements et les rebondissements. Il a même concocté des petites trouvailles scéniques originales comme pour ce flic sortant de sa voiture !
Tournant autour du héros incarné par l’épatant Benoît Facerias, Anne Plantey, Judith d’Aleazzo, Valérie Even, Alexandre Guilbaud et Éric Pucheu se glissent avec une belle aisance et beaucoup de talent dans la peau des divers protagonistes de cette aventure rocambolesque. Le travail des costumes (Jackie Tadeoni) et des perruques (Caroline Bitu) sont remarquables. Cela file sans un temps mort. Allant de surprise en surprise, le divertissement est assuré. Ce qui ne fait jamais de mal.
Marie-Céline Nivière
ADN, de Caroline Ami et Flavie Péan
Théâtre Michel
38 rue des Mathurins
75008 Paris
Jusqu’au 26 avril 2025
Durée 1h30
Mise en scène de Sébastien Azzopardi
Avec Benoît Facerias, Anne Plantey, Alexandre Guilbaud, Valérie Even, Judith D’Aleazzo, Éric Pucheu
Décor de Nicolas Sire
Vidéo de Nathalie Cabrol
Assistant vidéo Jérémy Secco
Musique de Romain Trouillet
Costumes de Jackie Tadeoni
Lumières de Philippe Lacombe
Perruques de Caroline Bitu
Accessoires de Capucine Grou-Radenez
Assistante mise en scène de Camille Jolivet