Nous avions découvert avec bonheur le travail d’In Itinere Collectif dans Pourquoi les vieux, qui n’ont rien à faire, traversent-ils au feu rouge ? Où, d’une manière poétique et burlesque, ils abordaient la vieillesse et la fin de vie. N degrés de liberté, leur nouvelle création, les inscrit dans un avenir artistique plus que prometteur.
Dès l’entrée en salle, l’ambiance est à la fête au son de chansons évoquant les révolutions. Sur le plateau, Victor Barrère, Andrea Boeryd, Paul Colom, Manon Dumonceaux, Nathan Chouchana, Harry Kearton et Mahtab Mokhber échauffent leurs corps. Une des spécificités de ce collectif, tous issus de la fameuse École Jacques Lecoq, est d’utiliser le corps comme premier langage. Sur leur petit tréteau de deux mètres carrés, Ils mettent en place des images et des symboles. Dessinant des tableaux, comme La Liberté guidant le peuple, Le Radeau de la méduse, la chute de la colonne Vendôme, les barricades, des portes qui s’ouvrent et se referment… Ce travail visuel est remarquable.
Loin d’être absente, la parole est pertinente et originale. Ce spectacle intelligent, mis en scène par Thylda Barès, ne se résume pas à un cours accéléré de cet événement trop souvent minimisé par les manuels d’Histoire. Et pourtant, tout sera dit et montré, le peuple, les communards, les politiques, l’espoir mis en chantier, les massacres et les désillusions. Ces jeunes artistes de nationalités différentes vont, entre chaque scène, à travers une métaphore sur l’idée qu’une tempête se prépare dehors, interroger notre monde contemporain qui se débat dans les changements climatique, politique et social, le désengagement des uns et la mobilisation des autres. Ils rappellent surtout que l’esprit de la Commune n’est pas si mort que ça.
Marie-Céline Nivière
N degré de liberté, écriture In Itinere Collectif
Théâtre de Belleville
16 passage Pivert
75011 Paris
Du 4 au 26 novembre 2024
Durée 1h20
Mise en scène d Thylda Barès
Dramaturgie d’Ezra Baudou
Avec Victor Barrère, Andrea Boeryd, Paul Colom, Manon Dumonceaux, Nathan Chouchana, Harry Kearton et Mahtab Mokhber
Accompagnement scientifique d’Aglaé Jézéquel – ENS Paris et Davide Faranda – CNRS Saclay
Lumière et régie générale de Clémentine Pradier et Sebastien Roman
Création son de Lucas Pizzini
Soutien musical Lucie Sansen – Hall de la chanson
Scénographie de Popito et Aurélien Izard