Depuis 1973, Les Nuits de la Mayenne sont un rendez-vous d’été incontournable pour les habitants et les vacanciers de cette belle région. Sous l’égide de Mayenne Culture, présidé par Benoît Lion et dirigé par Arnaud Hamelin, sa programmation, concoctée par Coralie Cavan, propose quatorze spectacles qui sont présentés dans seize sites de patrimoine du département.
Un bon coup de sifflet
C’est par un vent de fraîcheur qu’a débuté le festival. La météo étant trop incertaine, le spectacle d’ouverture n’a pu avoir lieu dans la cour du château de Sainte-Suzanne. Mais qu’à cela tienne : en cas d’intempéries, il y a une solution de repli. Les cinq cent spectateurs attendus ont donc pris le chemin de la très grande salle des fêtes d’Évron. Pour rien au monde ces habitués pour la plupart n’allaient manquer ce premier rendez-vous avec Le Siffleur.
Humour et musique étaient au programme grâce à Fred Radix et son incroyable spectacle. La spécialité de cet artiste est l’art du sifflet. C’est-à-dire qu’en pinçant simplement ses lèvres, il peut interpréter tous les airs de musique, du répertoire classique à la variété. C’est assez impressionnant. Accompagné par le Well Quartet, composée de quatre merveilleuses musiciennes, ce virtuose siffle Mozart, Bizet, Schubert, Satie mais aussi les grandes musiques de films. Fred Radix maîtrise aussi fort bien l’humour et entre chaque air, il entraîne les spectateurs dans son univers déjanté, déclenchant de grands éclats de rire. Il n’a pas eu à payer La Claque pour se faire applaudir chaudement.
La poésie sauvera le monde
Pour la deuxième soirée, l’été était enfin au rendez-vous. C’est donc sans pull et sans parapluie que les spectateurs ont pu prendre place dans les gradins installés dans la cour du Lycée Ambroise Paré, situé dans un ancien couvent des Ursulines du XVIIe siècle. Ce qui a permis à quelques membres du public de revenir sur les traces de leur passé.
Rien de tel que François Morel pour accrocher des étoiles dans les cœurs. Ce doux poète farceur aime jongler avec les mots et raconter des histoires. Entouré de l’ineffable Antoine Saler au piano, de la délicieuse percussionniste Muriel Gastebois et de l’excellent contrebassiste et guitariste Amos Mah, le comédien-chanteur a enchanté le public avec son magnifique tour de chant.
La 51e édition se poursuit avec du théâtre, Fantasio de Musset par La Cie L’Éternel Été, Le Jeu de l’amour est du hasard de Marivaux par le Collectif l’Émeute, Tempête d’après Shakespeare du Collectif du Prélude, La mort d’une montagne de la Cie Le chant des pistes, Courgette de la Cie Paradoxe, Le Journal d’un fou de Gogol du collectif Voix des Plumes. Côté musique, danse, cirque et art de la rue, il y a Rêve d’Orient par l’Ensemble instrumental de la Mayenne, Oisôh de la Cie Paris Barbès, Anjalousia de la Cie Hold up, Un air de rencontre par le Cie Équine Situ. Le choix étant large et varié, chacun peut y trouver son plaisir. Bon festival et bel été !
Marie-Céline Nivière – Envoyée spéciale à Laval
Les nuits de la Mayenne
Du 15 juillet au 8 août 2024.