Extravagants et complétement cintrés, ils chantent avec le cœur et quelques fausses notes Madonna, France Gall ou Prince. Adeptes des calembours, portant avec panache strass et paillettes, ils nous entraînent à pas de deux forcés dans les turpitudes d’un cirque au bord de la faillite. Si l’on peut regretter la faiblesse du livret, leur bonne humeur emporte la mise. Un feu d’artifice arc-en-ciel.
Barburella, la femme à barbe, vient de mourir laissant à son fils, le charmant mais néanmoins piètre magicien, Fabio (Excellent Jérôme Cuvilliez), le soin de sauver le cirque familial. Ecartelé entre la belle écuyère (étonnant Vincent Baillet), dont les chevaux ont malencontreusement tué sa mère, et la flamboyante et démoniaque dompteuse de lions (épatant Alexis Haouadeg), qui ne rêve que de fuir en Amérique, le jeune homme a bien du mal à s’en sortir. L’arrivée d’une bande de Tziganes va finir d’exacerber les tensions et précipiter la chute du cirque Torticoli.
D’intrigues en guerres intestines, de numéros ratés en pantomimes avortées, les circassiens de pacotille vont se retrousser les manches, se battre et sauver dans un twist final, pas piqué des hannetons, leur raison de vivre, ce chapiteau auquel ils ont consacré leur vie. Comme dans toute bonne comédie musicale, tout finit bien rassurez-vous.
À l’instar de leurs précédents spectacles, Les caramels fous revisitent à coup de boutades potaches, pour notre plus grand plaisir, les grands standards de la chanson française mais aussi internationale. Aux commandes du livret, Antony Puiraveaud acidule les textes de quelques paroles bien senties pro-LGBT, brocardant les positions homophobes, racistes, nationalistes de quelques réac’. Toutefois, il manque à l’ensemble un je-ne-sais-quoi, un rien, qui fait que souvent les bons mots tombent un peu à plat. Heureusement, la mise en scène enlevée de Stéphan Druet relève l’ensemble, aidée par la bonne humeur communicative des 21 joyeux drilles qui s’époumonent et virevoltent en tous sens investissant l’immense scène du théâtre 13ème art.
Tout n’est pas juste, tout n’est pas parfait, mais peu importe, les caramels fous, magnifiquement habillés par les costumes imaginés par le très talentueux Denis Evrard, nous invitent à une fête haute en couleur qui séduit par son côté bon enfant, cabotin. Alors, n’hésitez pas une seconde, entrez sous le chapiteau prendre une dose de joyeuseté, de facétie et de Gaytitude, vous en ressortirez plus humain, plus vivant !
Le cirque plein d’airs des Caramels fous
Théâtre 13ème Art
Place d’Italie
75013 Paris
jusqu’au 4 mars 2018
1é représentations exceptionnelles
durée 1h45 sans entracte
Livret d’Antony Puiraveaud
Mise en scène de Stéphan Druet
Direction vocale et musicale : David Jean
Chorégraphies d’Alma DE VILLALOBOS assistée de Vincent Baillet
Aériens : Isabelle Compiène, Selwan Cherfi avec la contribution de Volaverunt
Les 21 Caramels fous sur scène : Vincent Baillet, Gaël Cesbron, Jérôme Cuvilliez, Xavier Dauchart, Mériadec de RigaudI, Thierry Durot, François Dussillol-Godar, Duarte Fernandes, Laurent Giorfanengo, Amaury Guiraud, Jérôme Guérin, Alexis Haouadeg, Laurent lapeyre, Jérôme Lhommeau, Sylvain Marx, Miko, Thierry Quessada, Olivier Segrettin, yohann Sassier, Xavier Sibuet, Jean-Philippe Vincifore
Lumières : Christelle Toussine
Création des costumes et des Maquillages : Denis Evrard
Arrangements musicaux : Samuel Rozenbaum
Décors : Alexis Haouadeg
Affiche & Photos : Thierry Quessada – Fred Pierre
Régisseur général : Maury Mills
Régisseurs plateau : Max Lefebvre – Rose Giraud
Ingénieur du son : Yann lemêtre
Tourneur et diffusion : Christophe Ségura pour Marilu Productions
Crédit photos © Fred’Pierre