Claudia Marsicano © DA
Claudia Marsicano © DA

Claudia Marsicano, une « R.OSA » généreuse et hors norme

Après avoir enchanté le public uzétien au festival La Maison Danse, la comédienne italienne poursuit l’étincelante route tracée par la chorégraphe Silvia Gribaudi jusqu'à Paris l'Été en juillet.

Claudia Marsicano : Nous nous sommes rencontrées en 2016, lors d’un atelier pour un projet qui n’a jamais vu le jour. Elle est tombée amoureuse de mon « dos flexible », et moi de son énergie. Quelque temps plus tard, elle m’a appelée et m’a demandé si je voulais faire R.OSA. Au début, j’étais assez partagée. Je suis actrice, pas danseuse. J’ai fini par mettre de côté mes peurs et mes doutes. C’est certainement la meilleure décision de ma vie. 

R.OSA de Silvia Gribaudi © Gianfranco Rota
R.OSA de Silvia Gribaudi © Gianfranco Rota

Claudia Marsicano : Silvia a voulu travailler sur le concept de virtuosité, en tout cas pour mettre en lumière que cela ne concerne pas exclusivement le chant ou la dextérité à jouer d’un instrument. Ce qui l’intéressait, c’est de montrer que finalement, chacun de nous a des talents plus ou moins canoniques. Qu’en travaillant, en cultivant des arts ou des pratiques qui nous sont propres, on peut tous devenir des virtuoses. L’important, c’est l’exercice et l’entraînement. 

Claudia Marsicano : Silvia a créé ce spectacle spécialement pour moi. Pour ce faire, elle a dû apprendre à me connaître profondément. Du lien qui s’est créé ont découlé un certain nombre d’exercices, de moments hors répétitions, comme des dîners en tête-à-tête, des trajets en train, des face-à-face au cours desquels elle a saisi des morceaux de moi, des bouts invisibles à l’œil nu. De toute cette matière, elle a façonné un spectacle qui me ressemble. 

Claudia Marsicano : Le monde a régressé ces derniers temps et tous les petits progrès sociétaux que nous avions réalisés de haute lutte sont en danger. C’est pourquoi qu’aujourd’hui, je crois que tout spectacle dans lequel une femme récupère son espace est nécessaire.

Claudia Marsicano : Il arrive que certains jours je n’en aie pas envie, mais ce qui me recharge toujours, c’est la relation avec le public ! R.osa est un pas de deux : je suis peut-être seule sur scène, mais sans l’énergie que les gens me donnent à chaque représentation, je n’y arriverais pas.

R.OSA de Silvia Gribaudi © Manuel Cafini
R.OSA de Silvia Gribaudi © Manuel Cafini

Claudia Marsicano : Je ne pense pas que cela ait à voir avec la force. En fait, je pense que tout est une question de vulnérabilité. Sur scène, je suis seule, à moitié nue, dans un pays étranger, les gens sympathisent avec moi. En faisant ce que je leur demande, ils prennent soin de moi, comme quand on joue avec un enfant. Les gens sont bien meilleurs que ce que l’on pense, et cette série me le prouve à chaque fois.

Claudia Marsicano : C’est l’une de mes chansons préférées ! C’est pour la même raison que je chante Jolene au début du show : rien à voir avec les paroles de la chanson, c’est juste que je l’adore !

Claudia Marsicano : Que cette pièce fait partie de moi, mais ce n’est pas moi. Je suis bien plus. Je peux être très incertaine, douter de moi. Certains jours, j’ai du mal à sortir du lit. Mais pour apprécier la lumière, j’apprends à embrasser l’obscurité, et c’est pour moi la beauté d’être un humain.


R.OSA – 10 esercizi per nuovi virtuosismi de Silvia Gribaudi
Découvert en mai 2023 au Passages Transfestival de Metz
durée 55 min environ 

Tournée
5 juin au Festival La Maison Danse, Uzès

5 au 7 juillet 2024 au Lycée Jacques Decour, Festival Paris l’Été

Concept, chorégraphie et mise en scène de Silvia Gribaudi
avec Claudia Marsicano
Lumières de Leonardo Benetollo
Costumes d’Erica Sessa
Conseillers artistiques d’Antonio Rinaldi, Giulia Galvan, FrancescaAlbanese, Matteo Maffesanti

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