Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Mon premier souvenir d’art vivant est un mélodrame donné sur la place d’un petit village d’Ardèche, je devais avoir 8 ans.
Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienne ?
Mon métier, celui que je connais le mieux, c’est comédienne, par la suite les wagons de la pédagogie, de la mise en scène se sont accrochés mais la locomotive c’est l’art du jeu.
Et ce qui a fait que j’ai choisi d’être actrice c’est ma rencontre en classe de 4eme avec une jeune femme : Marie-Thérèse Desplanches (eh oui Des planches) qui m’a confié le rôle de Rodrigue.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
e premier spectacle auquel j’ai participé c’était donc ce Cid qui m’a permis de m’identifier à un homme et quel homme Gérard Philipe. C’est peut-être cet ange gardien-là qui m’a donné des ailes et tous les courages pour m’enfuir à 18 ans.
Le souvenir que j’en retiens, c’est un double sentiment, celui de se perdre et celui de se trouver dans une plus grande intégrité.
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Mon plus grand coup de cœur en tant que spectatrice c’est (parmi d’autres, bien sûr) La Bonne Âme de Sechouan de Brecht mis en scène par Strehler et plus particulièrement la métamorphose à vue de l’actrice de bonne âme en mauvaise âme.
En tant qu’actrice mon coup de cœur sera sûrement l’Amante anglaise que j’ai jouée très longtemps mais j’ai eu de merveilleux moments avec de nombreux rôles.
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
J’ai envie de dire mes belles rencontres avec des poètes, Jean Genet, Marguerite Duras, Michel Vinaver, les écrivaines et écrivains contemporains que j’ai joués, mais aussi les acteurs, actrices célèbres et moins célèbres. C’est évidemment un métier de rencontres et surtout celles avec le public.
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Ce métier est essentiel à mon équilibre dans la mesure où quand nous entrons en scène nous développons une énergie supplémentaire, une vie en surmultiplié, qui nous rend l’instant présent extrêmement dense.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La danse et la peinture m’inspirent beaucoup, les enfants aussi, les déshérités, ceux qui subissent l’injustice du monde.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
J’ai toujours cherché en scène la Vérité à travers les masques. Et maintenant j’aimerais finir par avoir un rapport de plain-pied avec le spectateur ou la spectatrice, sans surplomb.
À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Je crois que ce désir du plateau est ancré dans tout le corps, dans notre mémoire, dans notre inconscient.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Des street artistes, ceux qui grimpent faire des peintures sur des immeubles qui vont être détruits. Ou sinon ressusciter Agnès Varda et faire quelque-chose, n’importe quoi, avec elle.
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
Un projet fou : une école d’art dramatique qui ne sélectionnerait pas des jeunes gens avec des scènes de trois minutes, et qui par la suite favoriserait le développement de leur imaginaire plutôt que leur efficacité immédiate.
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Une œuvre, ma vie… ou peut-être Les Ménines, celles de Vélasquez.
Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Appels d’urgence d’Agnès Marietta
spectacle présenté au Théâtre des Lila’s en juillet 2023 dans le cadre du OFF d’Avignon
Durée : 1h
Reprise
Jusqu’au 12 juin 2024 à la Comédie Saint-Michel
3 juillet Au 21 juillet 2024 – Les jours impairs à l’Artéphile, Festival OFF d’Avignon
Mise en scène d’Heidi-Éva Clavier
avec Coco Felgeirolles
Création lumière de Philippe Lagrue