Un homme qui boit rêve toujours d'un homme qui écoute - Denise Chalem © Fabienne Rappeneau
© Fabienne Rappeneau

Les premiers pas concluants d’Ibrahim Maalouf au théâtre

Sous la plume de l’autrice et metteuse en scène, Denise Chalem, le célèbre trompettiste et le comédien Thibault de Montalembert sont très convaincants, en vieux amis devisant sur le monde.

Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute… Ce titre étrange peut prêter à confusion. Il ne sera pas question d’alcoolisme, ni de conversation de comptoir. La pièce aurait pu s’appeler, « un ami qui parle rêve toujours d’un ami qui écoute ».

S’inspirant des chroniques de Kamel Daoud, Denise Chalem a imaginé le dialogue entre un journaliste romancier Algérien et un musicien Français. Tels de vieux potes, ils devisent autour de vastes sujets, comme l’état du monde, la politique, la création littéraire, la musique, le vin, leur quotidien, les attentats, le confinement, mais aussi sur la place de la femme dans la société algérienne. Ça en fait des choses à dire. Du coup, même si certaines nous parviennent dans toute leur beauté, il arrive que l’on s’égare dans ce flot de réflexions… D’autant plus qu’elles se perdent un peu dans ce grand navire froid qu’est le 13e art, l’intimité et la chaleur d’une salle à l’italienne auraient mieux convenu.

En revanche ce que l’on perçoit très bien, c’est la relation très forte entre le comédien et le musicien. Ils se renvoient la réplique avec la dextérité de deux grands tennismen. Aucune surprise sur la qualité de jeu de Thibault de Montalembert. Cet élève de Chéreau, ancien pensionnaire du Français a une carrière exemplaire. Soulignons, l’ironie salutaire d’avoir choisi ce descendant des premiers croisés, pour interpréter le personnage de l’Algérien en colère. Il y est tout à son aise. La surprise, et ici elle est de taille, est de découvrir les qualités de jeu du musicien Ibrahim Maalouf. Il fait retentir clairement les mots et les sentiments comme si c’était des notes. Saluons, au passage la belle prestation de Sarah-Jane Sauvegrain, qui rend à ces femmes de l’ombre la parole, celle de la liberté.


Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute…, de Denise Chalem
Inspiré des chroniques de Kamel Daoud publiées au Point
Le 13e art
30 place d’Italie
75013 Paris.
Jusqu’au 31 mars
Durée 1h30

mise en scène de Denise Chalem assistée de Léa Moussy
Avec Thibault de Montalembert, Ibrahim Maalouf et Sarah-Jane Sauvegrain
Musique d’Ibrahim Maalouf
Scénographie de Nicolas Sire
Lumières d’Emmanuelle Phelippeau-Viallard
Vidéo de Em Villemagne
Costumes d’Alain Blanchot
Chant – Nicolas Takov

Bande annonce d’Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute de Denise Chalem © Le 13e art

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Contact Form Powered By : XYZScripts.com