Le titre de La fille qui a tout mangé et autres petits camarades sonne comme celui d’un conte pour enfant. Ce qu’est ce spectacle, car son récit comporte une fonction didactique destinée à dénoncer un comportement. Le texte d’Amandine Barbotte prend sa source dans ses maux d’enfants, souvent issus du comportement des adultes. Une petite phrase anodine lancée à une petite gourmande, tel que, « toi, tu as tout mangé dans le ventre de ta mère, même ton jumeau ! », peut faire de terribles ravages.
Sur le ton du fameux, « Si on jouait à… », l’autrice raconte l’histoire croisée de quatre copains-copines. Il y a donc la petite gourmande, personnage central ; Jean, qui pense avoir été adopté parce que son paternel ne l’aime pas ; François, qui se croit invisible parce que son père l’est ; Cassandre, qui depuis la mort de sa mère voit les âmes des gens… Dans l’innocence de leurs divertissements, ces enfants tentent de transcender leurs souffrances.
Avec, sur scène, des cubes et des couleurs vives, la mise en scène efficace d’Amandine Barbotte tourne autour de cette aire de jeu. Anna Sorin, Caroline Borderieux, Jacob Porraz et Florent Chesné incarnent les enfants et les parents. Interpréter l’enfance, sa vivacité, son imaginaire, sans tomber dans la caricature n’est pas chose aisée. Dans un jeu empreint d’une belle sincérité, ces jeunes artistes s’en sortent très bien. Ce spectacle possède toutes les qualités pour séduire un jeune public, qui reconnaîtra ses questionnements sur la vie. Quant aux adultes, ils sont confrontés à deux problématiques. Celle d’un parent, qui risque de blesser, et celle d’un ancien gamin qui fait avec ses blessures passées.
Marie-Céline Nivière
La petite fille qui a tout mangé et autres petits camarades, texte et mise en scène d’Amandine Barbotte.
Théâtre de la Reine Blanche
2 bis passage Ruelle
75018 Paris.
Jusqu’au 3 février 2024.
Durée 1h30.
Tournée :
Le 28 mai 2024 à Espace Sorano – Vincennes en scène.
Du 10 ou 17 décembre 2024 au Cresco – Saint Mandé.
Avec Caroline Borderieux, Florent Chesné, Jacob Porraz et Anna Sorin.
Scénographie de Marie Hervé.
Lumières de Pascal Laajili.
Costumes de Juliette Imbert.
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