Emma Liégeois © Ogataphoto

Emma Liégeois, la Femme Capital de Mathieu Bauer

À la Maison des Métallos, dans le cadre de la carte blanche offerte à Sylvain Cartigny et Mathieu Bauer, Emma Liégeois reprend "Femme Capital" et se glisse dans les mots d'Ayn Rand.

Emma Liégeois © Ogataphoto

À la Maison des Métallos à Paris du 16 au 25 novembre 2023, dans le cadre de la carte blanche offerte à Sylvain Cartigny et Mathieu Bauer, Emma Liégeois se glisse, avec une belle intensité et pointe d’autodérision, dans les mots et les idées ultralibérales de la philosophe Ayn Rand, figure de l’extrême droite américaine. Une belle découverte avignonnaise. 

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Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Je dirais Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy. D’aussi loin que je me souvienne, on a toujours chanté les airs du film à tue-tête dans ma famille. Ma mère pouvait se mettre à chanter soudainement à haute voix dans n’importe quel lieu public. Mon goût pour la comédie musicale doit certainement venir de là…

 Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Petite, j’avais d’énormes difficultés à l’école, j’étais mauvaise en tout, j’avais des problèmes de harcèlement scolaire… Le seul endroit d’évasion que j’avais trouvé était les cours de théâtre du mercredi soir et la cinémathèque de mon père.

Femme Capital de Mathieu Bauer et Sylvain Cartigny © Jean-Louis Fernandez
© Jean-Louis Fernandez

Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienne ?
C’était la première fois que je me sentais douée pour quelque chose.

Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
Je venais de finir ma première année de théâtre, j’avais dix ans. C’était le spectacle de fin d’année. Je suis arrivée sur scène, je devais dire ma toute première réplique et le fameux « trou » est arrivé́… c’était terrifiant, les 7 secondes les plus longues de ma vie !

Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Il y en a plus d’un : Le crocodile trompeur de Jeanne Candel et Samuel Achache, Doppelgänger de David Marton, La Traviata de Benjamin Lazare, King size de Christoph Marthaler et puis absolument tous les spectacles de Pina Bausch. Parfois, je me dis qu’on parle beaucoup trop au théâtre.

Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Il y en a beaucoup, surtout mes amitiés de longue date qui se sont créées au cours de mes études et des spectacles qui ont suivi. Toutefois, mes rencontres avec Mathieu Bauer et David Lescot ont été particulièrement importantes pour moi. Ils m’ont fait découvrir le monde du théâtre musical et je leur en serai toujours reconnaissante.

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Je crois plutôt qu’il me déséquilibre. C’est un métier qui n’est pas évident tous les jours. On peut passer par des périodes de travail intense à des périodes où la lumière des projecteurs se fait rare. Des périodes d’euphorie à des périodes de grande remise en question. C’est la réalité du métier pour beaucoup de comédiens et on apprend à vivre avec. Mais j’imagine que je préfère ce déséquilibre plutôt qu’une vie trop monotone et sans surprise.

Femme Capital de Mathieu Bauer et Sylvain Cartigny © Jean-Louis Fernandez
© Jean-Louis Fernandez

Qu’est-ce qui vous inspire ?
L’amour ?

De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Il est paradoxal. J’aime ça autant que ça me terrifie.

À quel endroit de votre chair, de votre corps situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Mon petit doigt, c’est lui qui me dit tout.

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Wes Anderson, s’il me le demandait gentiment…

À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
Continuer de vivre de ma passion, jusqu’à mes vieux jours. Ça, c’est un projet fou !

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Move on up de Curtis Mayfield ! 

Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore

Femme Capital de Mathieu Bauer et Sylvain Cartigny
spectacle présenté cet été à La Manufacture-Patinoire
Maison des Métallos
94 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris

Du 16 au 25 novembre 2023
Durée 1h

Mise en scène de Mathieu Bauer
avec Emma Liégeois, Clément Barthelet
Musiciens : L’orchestre de spectacle de Montreuil
texte de Stéphane Legrand
Adaptation du texte et musique de Sylvain Cartigny
Lumière et vidéo de Florent Fouquet
Son de Arthur Legouhy

teaser Femme Capital de Mathieu Bauer et Sylvain Cartigny © Tendres Bourreaux

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