Amedeo Modigliani (1884-1920) Paul Guillaume, Novo Pilota 1915 © RMN-Grand Palais (Musée de l'Orangerie) / HervéLewandowski

Modigliani, l’influence dans l’ombre de Paul Guillaume

Au Musée de l'Orangerie, l'exposition "Modigliani. Un peintre et un marchand" permet de découvrir l'artiste toscan autrement.

Amedeo Modigliani (1884-1920) Paul Guillaume, Novo Pilota 1915 © RMN-Grand Palais (Musée de l'Orangerie) / HervéLewandowski
Paul Guillaume, Novo Pilota 1915 par Amedeo Modigliani (1884-1920) © RMN-Grand Palais (Musée de l’Orangerie) / Hervé Lewandowski

À l’Orangerie du jardin des Tuileries, l’exposition de rentrée s’intéresse aux liens qu’ont tissé, au cours des années 1910, l’artiste d’origine italienne et son marchand d’art. Tout commence par une rencontre. Elle a lieu en 1914 chez un ami commun des deux hommes, le poète moderniste Max Jacob, et sera des plus fructueuses. 

Arrivé à Paris en 1906, après avoir suivi, une formation à l’Académie des beaux-arts de Florence et à l’Institut des arts de Venise, Amadeo Modigliani se focalise jusqu’en 1914 exclusivement sur la sculpture. Des problèmes pulmonaires l’empêchent de continuer dans cette voie et l’obligent à revenir à la peinture. En quête d’un nouveau souffle, pauvre comme job, l’artiste trouve en la personnalité de Paul Guillaume, un marchand d’art de 23 ans aux goûts éclectiques, non seulement un soutien, mais aussi des sources d’inspiration. Passionné, autodidacte, le jeune homme, dont les portraits, qui ouvrent le parcours muséal, laissent transparaître une belle prestance et une détermination sans faille, est l’un des premiers à organiser des expositions d’art africain, dont les statues aux visages allongés, aux yeux rapprochés et aux traits assez géométriques, vont, entre autres, influencer le travail créatif de Modigliani

La centaine de toiles, la cinquantaine de dessins et la dizaine de sculptures exposées, dont la plupart seraient passées par les mains du marchand, permettent de mieux appréhender le style si singulier de l’artiste, fait de lignes fines, courbes dont il trace les contours en pointillés et son penchant pour la mélancolie. Du regard sombre de la Femme rousse avec pendentif au nu plantureux d’une brune extatique, en passant par la chapeautée Madame Pompadour ou à l’expression pincée de sa première muse, la journaliste anglaise Beatrice Hastings, l’art du portrait que cultive Modigliani, encouragé par l’admiration et complicité, toute mutuelle de celui qu’il nomme sur une de ses toiles « Novo Pilota », s’accroche sur les cimaises du musée parisien. 


Imaginée par Cécile Girardeau, conservatrice au musée de l’Orangerie, et Simonetta Fraquelli, commissaire indépendante et historienne de l’art, l’exposition, qui présente deux années de création, permet de découvrir autrement l’œuvre de l’artiste toscan ! 

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore

Modigliani. Un peintre et son marchand
Musée de l’Orangerie 
Jardin des Tuileries
75001 Paris
jusqu’au 15 janvier 2024

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