Dans le Cadre du WET Festival du Théâtre Olympia, qui s’est à Tours du 24 au 26 février 2023, Hugues Jourdain, qui nous avait fasciné en s’emparant au Petit Saint-Martin de Dans ma chambre de Guillaume Dustan, libère sa plume pour évoquer l’incommensurable blessure d’une déception amoureuse. Auteur, metteur en scène et écrivain, il propose, dans Dernier Amour, à tous les malheureux de quitter la Terre et de le rejoindre pour un voyage doux et mélancolique vers l’inconnu.
© Mathieu Rathery
Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Ma sœur qui enfilait un masque de lune dorée, quand mes parents n’étaient pas à la maison, et qui me faisait croire qu’elle avait envoyé ma vraie sœur sur la lune. J’étais terrifié, je pleurais, hurlais et la suppliais de me rendre ma sœur. Je ne sais pas quand j’ai fini par comprendre que ce n’était pas vrai.
Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien, metteur en scène ?
Comédien, c’est venu très tôt. Enfant et adolescent, j’aimais faire rire, mentir et inventer des histoires.
Metteur en scène, c’est venu plus tard. Je m’ennuyais dans les spectacles dans lesquels je jouais, j’en ai monté un pour m’amuser, ça m’a plu, j’ai continué.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
Aucun souvenir. Petit, je faisais de la danse classique, il y a eu des représentations, je ne me souviens de rien.
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Le Passé, de Julien Gosselin.
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Si je devais en choisir arbitrairement, je dirais Julie Recoing, professeure au Cours Florent qui m’a tant appris, et Jean Robert-Charrier, directeur de théâtre qui a cru en moi et m’a permis de grandir.
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Il n’est pas essentiel et ne m’équilibre même pas.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Tout. Je vole tout. Tout ce que j’entends, tout ce que je vois, de tout le monde.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Je ne sais pas de quel ordre, mais je peux tenter dans quel ordre : l’amusement, la rigueur, la panique.
À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Les papillons dans le ventre comme lorsque qu’on tombe amoureux, avec ce que ça comprend d’emballement et d’angoisse.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Tous mes amis.
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
Monter L’Île de la Tentation, au théâtre. Avec les 11 tentateurs, les 11 tentatrices, les 4 couples, et Céline Giraud (l’animatrice). Cette émission m’a bouleversé.
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Bob l’éponge, avec parfois hélas quelques dialogues écrits par Michel Houellebecq.
Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Dernier Amour d’Hugues Jourdain
Wet Festival
Théâtre Olympia
7 rue de Lucé
37000 Tours
écriture et mise en scène d’Hugues Jourdain
avec Salomé Diénis-Meulien, Charlie Fabert et Hugues Jourdain avec la voix de Roxanne Roux
création vidéo de Manon Sabatier
création sonore de Hippolyte Leblanc
création lumière de Coralie Pacreau
régie lumière de Thibault Pastierik
musiques de Samuel Hecker