Charlotte Valandrey © DR

À bout de souffle, Charlotte Valandrey nous a quittés

Ce 13 juillet 2022 porte des couleurs bien tristes, Charlotte Valandrey est décédée à la suite d’une seconde greffe du cœur qui n’a pas fonctionné.

Charlotte Valandrey © DR

Ce 13 juillet 2022 porte des couleurs bien tristes. Charlotte Valandrey est décédée à la suite d’une seconde greffe du cœur qui n’a pas fonctionné.

Son sourire n’éclairera plus notre quotidien. Sa force et son courage étaient une leçon de vie. C’est en 1985, dans Rouge Baiser de Véra Belmont, qu’on découvre pour la première fois son charmant petit minois. Charlotte Valandrey avait 17 ans et un bel avenir se dessinait. 1985, l’année de la greffe du rein de ma petite sœur ! Nous avions été ensemble voir ce film qui nous avait enchantés.

Jeunesse brisée
Rouge Baiser, Vera Belmont
Charlotte Valandrey et Vera Belmont dans Rouge Baiser de Véra Belmont (1985)

Connaître le succès aussi jeune, c’est souvent entrer dans un tourbillon, celui des fêtes. Et à la fin des années 1980, ça y allait. C’était les années Palace ! Paris était une fête. Le Sida viendra tout gâcher. On n’a pas compris tout de suite ce qui se passait. Et pendant ce temps-là, le virus faisait ces ravages. On est insouciant, à 20 ans. Charlotte croise la route d’un prince gothique. Ce beau toxicomane la contamine. Elle aurait pu se taire, mais ce n’était pas dans sa nature. Elle ne tournera pas dans Noce Blanche de Jean-Claude Brisseau et elle restera éternellement une jeune étoile montante du cinéma français.

Seconde vie télévisuelle

C’est avec la série Cordier, juge et flic, aux côtés de Pierre Mondy et Bruno Madinier qu’elle connaîtra la gloire. Toute une génération a suivi attentivement les aventures de la jeune journaliste qu’elle incarnait avec pétulance. En 2005, elle prend la plume pour écrire L’amour dans le sang, où elle révèle au grand public sa séropositivité. Elle fait un devoir de mémoire, pour expliquer que cela n’arrive pas qu’aux autres. Elle y parle également de son cœur usé qu’il a fallu changer. Elle devient alors la marraine de la fondation Greffe de vie et s’engage pour la cause du don d’organes. Je me souviens de notre grande conversation sur le sujet, un soir de première au théâtre. Nous avons longtemps évoqué cet acte qui permet de réparer les vivants.

Des incursions théâtrales

Sa carrière au théâtre avait bien commencé. En 1993, je l’avais applaudie dans Roméo et Jeannette d’Anouilh, mis en scène de Daniel Ivernel. Puis, en 1998 au Théâtre Antoine, dans Les mains sales de Jean-Paul Sartre. Elle ne reviendra qu’en 2007, dans cette jolie comédie mise en scène par Bernard Murat, La mémoire de l’eau, où elle partageait l’affiche avec la regrettée Valérie Benguigui et la délicieuse Florence Pernel.

En juin, elle avait annoncé que son cœur de remplacement était arrivé « à bout de course. » Elle a été à nouveau transplantée. Son corps usé n’a pas réussi à faire que la greffe prenne. Elle avait 53 ans, trop jeune pour mourir.

Marie-Céline Nivière

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