À l’Artéphile, Clémence Caillouel se glisse dans la peau d’une Dalida complétement déjantée, outrageusement maquillée autant que démente. Perruque blonde en fin de vie, faux cils remontant jusqu’au haut du front, corps pailleté, l’éternelle amoureuse de Gigi, de Bambino renaît de ses cendres le temps d’une fable tragi-comique délicieusement rétro.
Maillot de bain faussement décontracté, la diva reçoit dans sa maison de Porto-Vecchio quelques journalistes – les spectateurs – pour un long entretien. Heureuse, affable, festive, elle accepte de se mettre à nu, de plonger dans ses souvenirs, de livrer quelques-uns de ses rêves, certains de ses regrets et de dévoiler ses fêlures. Humaine, sensible, l’artiste laisse place à la femme, la comédienne à un personnage burlesque haut en couleur.
En revisitant la carrière et la vie de Dalida à la manière d’une opérette baroque et absurde, Clémence Caillouel livre une partition follement drôle et détonante, qui laisse entrevoir avec pudeur les larmes, les blessures derrière les rires, les extravagances. Un bien joli conte lumineux autant que sombre, à laisser danser, chanter en liberté !
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Le Chevreuil et Dalida de Clémence Caillouel
Festival OFF d’Avignon
L’Arthéphile
7, Rue Du Bourg Neuf
84 000 Avignon
Création et jeu – Clémence Caillouel
Mise en scène de Jessica Walker
Création Lumière de Xavier Duthu
Crédit photos © Ulises Fontana