À Monthey, sur la place devant le Théâtre du Crochetan, la comédienne valaisanne se glisse, à nouveau, avec fièvre, dans la peau de l’Antigone de Sophocle. Dirigée par Lorenzo Malaguerra, Noémie Schmidt, que l’on a pu voir au cinéma dans L’Amour Flou au côté de Romane Bohringer, à la télévision dans Versailles sur Canal + ou dans La saison 2 de La Trêve, donne à cette héroïne antique une intensité rare et actuelle.
Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Les cours de théâtre à l’école primaire. La découverte de cet art par le fait de monter sur scène, incarner des personnages, inventer des histoires avec mes camarades de classe, dans un cadre sain et joyeux, m’a donné envie de demander à mes parents de m’inscrire à des cours en dehors de l’école. Ils ont accepté et c’est devenu ma passion principale.
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
La pièce Ubu Roi, montée par la guilde théâtrale du Comico à Sion. Je jouais la mère Ubu entourée de professionnels. J avais 12 ans, cette expérience, par la joie qu’on partageait, la qualité de la création et des rapports humainsm et la confiance qu’on m’accordait, a été fondatrice.
Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienne ?
Le bonheur de la troupe, du collectif, dans une économie de débrouillardise et de passion créatrice. Le fait de pouvoir dire des textes puissants devant un public. Le fait de jouer, s’amuser, devenir quelqu’un d’autre. Également la portée politique de la culture comme un outil d’émancipation individuel et collectif.
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Je ne peux pas choisir. Mon dernier en date s’appelle Un sacre, de Lorraine de Sagazan. Un spectacle sur la mort, profondément politique et poétique.
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Celles que je fais tous les jours grâce à ce métier qui me porte sur les routes, dans des milieux toujours différents, avec des artistes et un public toujours plus inspirants.
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Mon métier est ma vie, ma vie est mon métier. J’en fais une possibilité de militance parce que je crois en la puissance de la culture.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La joie, le désir de vivre, la nature, les autres.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Un ordre passionnel, je dirais. Cette passion est aussi liée à mon envie de porter des idées progressistes, de gauche, radicales, accessibles à toutes.
À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ?
L’adrénaline circule partout, de mon cerveau à mes orteils, en passant par mon esprit et par mon cœur.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Des artistes engagés, humains, emplis de vitalité et animés par l’amour et la passion de la poésie, des rapports humains, des affects qui nous poussent à avancer, à nous battre, à nous réjouir.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Antigone de Sophocle
Spectacle en plein air
Théâtre du Crochetan
Av. du Théâtre 9
1870 Monthey
Du 7 au 26 septembre 2021
Durée 1h30
Reprise
jusqu’au 3 juillet 2022
Mise en scène de Lorenzo Malaguerra
Avec Noémie Schmidt, Philippe Soltermann, Olivia Seigne, Baptiste Morisod, Vincent Rime, Jean Lambert-wild
Scénographie et costumes de Kristelle Paré assisté de Pierre-Yves Loup-Forest
Couturière – Justine Chappex
Lumière de Joël Pochon
Son de Jérémie Cottier
Constructeurs – Joseph Maret / Cédric Matthey
Direction des chœurs – Karine Barman /Marc Goldberg
Crédit photos © Marino Trotta
