Ce globe-trotteur du théâtre, qui a grandi en Afrique du Sud, s’est installé avec succès sur les planches françaises. Auréolé en 2014 du Molière du Théâtre Privé avec Les Cavaliers, Éric Bouvron a posé ses valises au théâtre du Gymnase, qui accueille deux de ses mises en scène : le très beau Lawrence d’Arabie, ainsi que La truite, un spectacle musical du groupe Accordzéâm qui revisite la célèbre œuvre de Schubert.
Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Oh là là ! En Afrique du Sud où j’ai grandi. Quand j’étais au lycée, le Ballet National, pour sensibiliser les élèves, présentait des démonstrations avec des portés et des petites danses. Comme nous n’étions que des garçons à l’école, nous nous sommes moqués des habits des hommes en collants et de la coque qui protège leur sexe. Quelques années plus tard, j’ai commencé le ballet. Et j’ai porté aussi cette fameuse « coque ».
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Toujours l’école. J’avais 6 ans. La prof m’a fait apprendre un poème sur une poire. Quand j’ai senti les applaudissements… Mon destin était écrit !
Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien ?
Comédien mais aussi danseur, metteur en scène, auteur… La curiosité de comprendre, d’apprendre, se défier… L’âge. Je n’ai plus cette soif d’être sur les planches. L’égo s’est calmé. Par contre, le bonheur de mettre en lumière les artistes et surtout d’arriver à écrire une histoire qui tienne la route, cela n’a pas de prix.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
L’école toujours, avec Mary Poppins. On m’a donné un petit rôle car celui qui a eu le premier rôle était le chouchou du prof. Cela ne m’a pas dérangé, mais c’est cela que je retiens. J’avais 10 ans…
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Billy Elliot à Londres. En sortant de ce spectacle musical, je me suis dit : comment est-ce possible que l’être humain soit capable de faire des choses aussi magnifiques ?
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Oh, il en a eu plusieurs et cela ne cesse pas. Des maîtres, des mentors, des gens que j’admire, ceux qui m’encouragent, inspirent….
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Le besoin de créer. Nourriture pour l’âme.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Une rencontre. Un instant. Un rien. Une histoire. J’ai le beau défaut d’être à l’affût et d’être inspiré vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Un lieu sacré. Sacré, pour moi, c’est quelque chose qui te nourrit. La terre, une maman, un bon prof, un mot d’encouragement, un bon repas… c’est sacré quand on est conscient qu’on évolue grâce à cela.
A quel endroit de votre chair, de votre corps situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Tout mon corps.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Ceux avec qui je m’entend bien, pour grandir ensemble.
A quel projet fou aimeriez-vous participer ?
Je les ose déjà.
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Ennio Morricone, Il était une fois dans l’Ouest.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Lawrence d’Arabie d’Eric Bouvron et Benjamin Penamaria
La truite spectacle musical du groupe Accordzéâm, mise en scène d’Eric Bouvron
Théâtre du Gymnase
38 bd Bonne Nouvelle 75010 Paris
Lawrence d’Arabie : Du 3 mars au 8 mai
Jeudi, vendredi, samedi à 20h45, matinée samedi et dimanche 16h30
Durée 1h50
La truite : Du 24 mars au 14 mai
Jeudi, vendredi, samedi à 19h
Durée 1h
Crédit photos ©A.Vinot et ©Tmt.photo