À la Bastille ! À la Bastille ! C’est par ces mots qu’il commence. Et c’est bien normal puisque c’est de là que tout est parti et que la révolte qui grondait devint une Révolution. Les Français allaient bouleverser l’ordre des choses et changer la société. De ce 14 juillet 1789 à la mort de Robespierre en 1794, le peuple qui se crut un instant souverain, allait tenter de construire un monde nouveau. Cinq ans où l’histoire en marche ressembla à une machine lancée à toute allure, semant la terreur, coupant les têtes, tout en abolissant les privilèges, inscrivant les principes des Droits de l’homme, cherchant à poser les bases de ce qui deviendra la République.
Des récits croisés
Maxime D’Aboville s’est emparé des œuvres de nos grands écrivains du XIXe siècle, comme Victor Hugo, Alexandre Dumas, Michelet, Lamartine et du XXe siècle comme Stephen Zweig, pour nous faire vivre et vibrer cette passionnante page de notre histoire. Il en faut de l’audace pour mélanger les phrases de ces grands maîtres ! Son travail est remarquable. Cela donne un texte d’une ample richesse, d’une grande vivacité. Les mots s’enchaînent, s’envolent, se déchaînent.
Une galerie de grands personnages
Menée par de nombreux personnages qui défilent, c’est une véritable épopée qui se déroule devant nous. On a le sentiment de vivre en direct les grandes heures de cette période fascinante et terrible comme la nuit du 4 août, la marche des femmes sur Versailles, la fuite à Varennes, les massacres de 1792, Valmy, la Convention Nationale, le procès de Louis XVI, la guerre civile en Vendée, l’arrestation des Girondins, l’assassinat de Marat par Charlotte Corday, la terreur, la chute de Robespierre. Ils sont là devant nous les Mirabeau, Danton, Desmoulins, Saint-Just, entre autres, les quidams, hommes et femmes de la rue…
Une verve fougueuse
Ah ! Si nos professeurs d’histoire avaient eu sa verve, j’en connais plus d’un qui ne se serait pas assoupi sur son bureau. Dans une mise en scène très aiguisée et poétique de Damien Bricoteaux, jouant sur les lumières, les espaces et un pupitre, Maxime D’Aboville, dans une interprétation flamboyante, nous transporte. C’est formidable !
Marie-Céline Nivière
La Révolution française, spectacle de et par Maxime D’Aboville
Théâtre Hébertot
78 bis boulevard des Batignolles
75017 Paris
Du 28 septembre 2024 au 4 janvier 2025
Durée 1h15
Théâtre de Poche Montparnasse
75 bd du Montparnasse
75014 Paris
Du 21 octobre 2021 au 2 janvier 2022
D’après Hugo, Michelet, Dumas, Lamartine
Mise en scène de Damien Bricoteaux
Lumières de François Loiseau
Création sonore d’Aurélien Cros
Texte édité à L’Avant-scène théâtre, collection des Quatre-Vents
Crédit photos © Pascal Gely