Au CDN d’Orléans, Angelica Liddell présente en première mondiale, Térébrante, sa toute dernière création. Creusant toujours un peu plus son rapport à la mort et à la douleur, la fière et mystique Castillane invite à un spectacle sans parole, un brin déroutant et étrangement détonnant.
S’inspirant des siguiriyas, chants traditionnels de flamenco, la performeuse imagine un monde sinistre et effrayant, un univers en perdition. À sa manière toujours décalée, elle fait naître de cette fange, de ces horribles visions, de singulières créatures et d’étonnants tableaux à la sidérante beauté. Nymphes, bouquetins, monstres, envahissent le plateau nu et convient le spectateur à un rituel de passage, une messe noire où son corps sert de réceptacle à toutes sortes d’offrandes.
Dans un décor où le vin coule à flot, où les guitares tombées du ciel explosent en morceaux, Angelica Liddell semble renaître de son avilissement, de cette année vide de sens et de culture. Survivante, elle signe une œuvre en quête de sens, au geste un peu vain, qui s’oppose en tout point, et notamment par l’absence de mot, à son Liebestod qui a tant séduit les festivaliers, cet été à Avignon.
Olivier Fregaville-Gratian d’Amore
Térébrante d’Angélica Liddell
Création mondiale
Salle Jean-Louis Barrault (âmes sensibles s’abstenir)
CDN d’Orléans
Boulevard Pierre Segelle
45000 Orléans
Texte, mise en scène, scénographie et costumes d’Angélica Liddell assisté de Borja López
Avec Angélica Liddell
et la participation de SaitéYe, Gumersindo Puche y Palestina de los Reyes
Régisseurs – Nicolas Guy et Michel Chevallier
Son d’Antonio Navarro
Assistant lumière – Tirso Izuzquiza
Crédit photos © Julio Gallegos