Rafaele Giovanola © Joerg Letz

Rafaele Giovanola, la transe en danse

Avant de pouvoir montrer sa dernière création, Hybridity, Rafaele Giovanola présente, ce soir, Vis Motrix au Théâtre du Crochetan.

En attendant de pouvoir montrer au public sa dernière création, Hybridity, le dernier volet d’une trilogie lancée en 2019 avec Momentum, Rafaele Giovanola présente, ce soir, au Théâtre du Crochetan, dont elle est artiste associé depuis un an, sa précédente pièce Vis Motrix, une œuvre futuriste, mécanique, ciselée questionnant la transhumanité. Explorant le corps à travers des mouvements nouveaux et des gestes inédits, la chorégraphe montheysanne, à la tête de la compagnie basée en Allemagne, CocoonDance, fait sans conteste partie des artistes contemporains qui comptent.

Vis Motrix de Rafaële Giovanola - CocoonDance © Klaus Frolich

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ? 
Oncle Vania à la salle de la Gare de Monthey cela fait une éternité.

Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ? 
J’ai toujours créé, inventé, mis en scène, dansé, joué la comédie, il n’y a pas eu de déclencheur particulier. J’adore la scène depuis toujours, un peu kitch, mais c’est la vérité.

Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être danseur et chorégraphe ? 
En fait, danser, être sur scène était l’endroit où je me sentais chez moi et il n’y a pas eu de choix clair c’était une nécessité. Ensuite il y a eu naturellement toutes les questions: Comment…? est-ce que…? Et si…? Et maintenant…?
Et puis il y a ces rencontres merveilleuses, ces imprévus qui te guident et t’aident à trouver des réponses successives à toutes ces questions et finalement, on est là: danseuse, interprète et aujourd’hui chorégraphe.

Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ? 
Mon premier spectacle en tant que danseuse professionnelle fut au Teatro Regio : Aida. C’était une chorégraphie médiocre et techniquement pas passionnante du tout, mais je me souviens être assise sur scène en effigie et de sentir une nervosité extrême dans tous mes muscles et mes os, mes pensées défilaient dans ma tête et je me disais : « Maintenant, je suis rémunérée pour ce que j’adore faire ! Il faut que je sois parfaite, pas droit à l’erreur ! ». Ridicule non ?

Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Il est difficile de choisir, mais je me décide aujourd’hui pour Magnolia d’Alain Platel, une pièce qui m’a profondément touchée.

Vis Motrix de Rafaële Giovanola - CocoonDance © Klaus Frolich

Quelles sont vos plus belles rencontres ? 
Il y en a tellement ! Marika Besobrasova, William Forsythe, Cristian Duarte, Bruno Heynderickx, Lorenzo Malaguerra, Pavel Mikulastik, Rainald Endraß, ma mère (ma première rencontre) et naturellement mes deux enfants.  

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ? 
Ce n’est pas clair et difficile à définir. Mais la pensée que cela peut s’arrêter me donne une sensation de perte irréversible et insoutenable. Aussi, maintenant, durant la pandémie, j’ai ressenti à nouveau physiquement combien ce métier est fondamental et fait partie de moi-même. M’en séparer est comme une amputation. 

Qu’est-ce qui vous inspire ? 
Tout peut devenir inspiration, et chez moi, c’est toujours en mouvement. En ce moment ce qui m’inspire et me fascine, c’est le corps et ses possibilités infinies.

De quel ordre est votre rapport à la scène ? 
Une échappatoire peut-être ? Un lieu dont la géographie se dessine avec ceux et celles qui l’occupent. 

À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ? 
Dans mes tripes.

Hybridity de e Rafaële Giovanola - CocoonDance © Franco Mento

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ? 
Avec des artistes dont je ne connais pas encore le nom, des rencontres situées dans le futur. 

À quel projet fou aimeriez-vous participer ? 
J’aimerais mettre en mouvement un dancemop mondial, installer une épidémie du mouvement. 

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ? 
Une chorégraphie naturellement !

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore

Vis Motrix de Rafaële Giovanola CocoonDance
Théâtre du Crochetan
Avenue du Théâtre 9 / 1870 Monthey
chorégraphie de Rafaële Giovanola assistée de Leonardo Rodrigues

Crédit portrait © Joerg Letz
Crédit photos © Klaus Frolich et© Franco Mento

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