La nouvelle vient de tomber, l’auteur Eric Assous est décédé, et cela nous laisse sans voix, le cœur déchiré.
La nouvelle est tombée, brutalement comme sa mort. Il était né en 1956, c’est jeune pour partir non ? En cette période trouble de cette pandémie mondiale, cela fait encore plus frémir. Il a presque mon âge (par coquetterie je suis un peu plus jeune). Oui je veux bien faire une chronique sur un ou une ancienne qui nous quitte mais pas sur un camarade. On n’était pas intime mais on s’est tellement croisé. Il était timide, réservé. Je le revoie avec ses cheveux hirsutes, son sourire et ses yeux toujours étonnés. Pas prétentieux pour un sou, il s’intéressait aux uns et aux autres. Même quand je n’ai plus eu l’estampillage Pariscope, il continuait à avoir de la considération pour moi. Il semblait toujours étonné, même si il connaissait la valeur de son écriture, de son succès. Il n’oubliait pas qu’il n’était pas arrivé simplement, qu’il avait œuvré tel un bonne artisan.
Rencontre avec une écriture
La première fois que j’ai découvert l’univers de cet auteur, plutôt reconnu comme scénariste, ce fut avec Les acteurs sont fatigués à la Comédie Caumartin, chez Denise Petitdidier. J’avais assisté au spectacle par fidélité avec le metteur est scène Jacques Décombe, bien sûr, mais surtout celui de la bande de comédiens qui interprétaient la pièce : Xavier Letourneur, Yvan Garouel, Gabriel Ledoze, Nathalie Bienaimé, Muriel Lemaire et Catherine Marchal. Grâce à eux, j’ai découvert l’écriture d’un auteur. Sa pièce portait sur le monde des artistes, si insupportables et si attachants. Assous connaissait bien son sujet. C’était bien écrit et remarquablement interprété, dirigé. Voilà, je venais de faire la connaissance d’un auteur qui allait marquer son époque.
Une succession de pièces à succès
Vient ensuite, une série de pièces comme : Le retour de Madison, Les Montagnes Russes avec Delon, Les inénarrables Belles-sœurs au Saint-Georges, le Secret de famille avec Sardou. Il y en aura tant d’autres et parmi elles des petits bijoux, comme Illusion conjugale et Une journée ordinaire, toutes les deux mises en scène par Jean-Luc Moreau.
Une plume ciselée, prolixe
Assous avait une plume, un style. Il était de son époque et en brossait un tableau sans fioriture. Appartenant aux auteurs qui comptent, il avait fini par atteindre les grandes scènes. Mais on pouvait le croiser dans son cher quartier des Ternes et deviser sympathiquement. Voilà ! Chaque année, on attendait le prochain Assous… Ben, on ne l’aura pas cette fois-ci et cela nous attriste… C’est trop jeune pour partir et le théâtre à besoin d’auteurs, alors au revoir Monsieur Assous et merci pour tout.
Marie Céline Nivière
Crédit Photos © DR, © SACD et © Claire Besse