Engagé, en guerre ouverte contre le président américain, Moby invite, dans son dix-septième album, sorti le 15 mai dernier, à ne pas se laisser abattre malgré la crise. Sons électros planants et samples vocaux soûls, qui ont fait sa notoriété, invite à rejoindre le dancefloor pour une fête post-confinement, mais pas question pour autant de faire fi des distances et des gestes barrière.
Depuis maintenant plus de 30 ans, le quinquagénaire Moby, de son vrai nom Richard Melville Hall, fait danser la planète. Après avoir revisité en 1990 le thème musical de la célébré série de David Lynch, Twin Peak, puis en 1997, celui de James Bond en 1997, il obtient en 1999 la consécration avec Natural Blues, un sample où il remixait la voix soul d’une chanteuse des années 1930. Depuis il enchaîne les succès. Multi-instrumentaliste, très éclectique dans ses influences, ce chantre de la musique électro s’amuse à passer du rock au jazz, du blues à la techno. Jamais où on ne l’attend, il aime surprendre. Producteur, DJ, il collabore avec les plus grands tels David Bowie, The Prodigy, The Rolling Stones ou même la chanteuse française Mylène Farmer.
Artiste engagé
Connu pour ses positions démocrates anti-Trump, cet arrière-arrière-arrière-petit neveu d’Herman Melville, auteur de Moby Dick, milite depuis des années pour la cause animale. Ne ratant jamais une occasion de revenir sur ses engagements sociétaux. De Refuge, où le musicien et poète jamaïcain, Linton Kwesi Johnson, figure emblématique du reggae, répète en boucle le mantra suivant : « To us who were of necessary birth, for the earth’s hard and thankless toil, silence has no meaning », soit « Pour nous qui étions de naissance nécessaire, pour le dur labeur de la terre, le silence n’a pas de sens », à Power is taken, où la voix de D.H. Pelligro, batteur du groupe punk Dead Kennedys, dénonce toutes formes d’oppression, Moby dissémine ses opinions et signe un dix-septième album politique.
Ambiance dancefloor
Entremêlant les mélodies très « ambient », propres à enflammer le dancefloor, à des morceaux plus contemplatifs, plus lancinants, où les notes de piano dominent le flow, le musicien américain revient en beauté avec cet opus très spatial, qui en cette période bien morose, donne des envies de fêtes et de retrouvailles.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
All visible objets de Moby – Labels Because
Crédit photos © DR (site officiel Moby)