Située dans un écrin de verdure, à deux pas du célèbre château de Chantilly et parrainée par l’acteur Arnaud Ducret, l’Académie des Arts dramatiques, maintenant fermée pour cause de coronavirus, nous avait ouvert ses portes le temps d’une journée printanière.
Mily Neau et Martin Rougier en ont rêvé de cette académie des arts dramatiques, un lieu pluridisciplinaire permettant de mettre tous les atouts du côté des futurs baladins du spectacle. Une académie, c’est plus qu’un simple cours. C’est un endroit magique qui permet à l’élève d’appréhender les diverses techniques qui forgeront son apprentissage et lui permettront d’arriver sur le marché du travail et de l’intermittence nourrit de tout cela.
Un îlot non loin de la capitale
L’idée n’était pas de s’installer à Paris, déjà trop engorgé, mais de donner à une région, celle du sud des Hauts de France, la possibilité de se targuer de détenir l’un des viviers de l’art théâtral et cinématographique. En septembre 2018, s’ouvrait sous le parrainage d’Arnaud Ducret, à Chantilly l’Académie des Arts dramatiques. L’endroit rêvé, car chargé d’histoire, et ayant l’avantage de n’être qu’à une demi-heure de Paris.
Une balade avant le confinement
Mily Neau et une partie de son équipe nous ont accueillis, juste avant que le confinement ne paralyse d’abord le département de l’Oise puis toute la France entière. L’idée était de faire connaître cette nouvelle école et de nous en montrer la valeur. Le Covid 19 menaçant déjà, nous ne pûmes voir toute l’infrastructure et tous les élèves. Mais nous étions reçus dans le bâtiment principal, qui n’est autre que le Pavillon de Manse. Dans des conditions sanitaires strictes et suivies, nous avons quand même pu nous rendre compte de ce qui faisait l’intérêt de cette école.
Une matinée cinéma
Nous avons suivi durant une journée des élèves de deuxième année, ceux qui pourront se dire qu’ils ont été les précurseurs. Le premier cours était un travail de jeu à la caméra sous la direction de Lou Assous. Chaque élève avait choisi une chanson qu’il devait dire et non chanter. Travail en soit déjà périlleux. Puis sous les indications de leur professeur, il devait y mettre des intentions qui n’allaient pas forcément dans le sens des sentiments premiers du texte. L’exercice était de comprendre et de pouvoir répondre à la demande d’un réalisateur. Nous découvrions déjà combien ces jeunes élèves possédaient de belles aptitudes de jeu.
Un déjeuner riche en échanges
Puis vient l’heure du déjeuner, où nous devisâmes de l’art dramatique, de son enseignement avec la directrice bien évidemment, mais avec Lou Assous, Céline Devalan, professeur d’art dramatique et Florent Palayo, grand spécialiste du jeu masqué et de la commedia dell’arte. On nous présenta les absents, nous montrant ainsi tous les domaines abordés, acting en anglais, le chant, la danse, l’expression corporelle, le théâtre burlesque, le théâtre classique et contemporain. L’Académie accueil aujourd’hui 20 élèves en formation semi-professionnelle et 19 en formation professionnelle. Des comédiens comme Guillaume Sentou, Pierre-Arnaud Juin, Christophe Favre, mais aussi des réalisateurs viennent régulièrement donner des master class.
Une après-midi masquée
L’après-midi nous eûmes quelques exercices de jeux masqués improvisés menés par Florent Palayo. Là encore, nous pûmes remarque l’aisance avec laquelle les élèves se prêtaient à cet exercice avec pour certain beaucoup de talent et d’audace. Puis avant de partir, nous assistâmes à une répétition de la pièce Le voyageur sans bagage d’Anouilh mis en scène par Mily Neau, qui aurait dû être présenté en avril. C’est un plus que propose l’académie, celle de pouvoir monter durant l’année un spectacle. Ceci permet d’appréhender le métier par ce qui le fait battre.
Des auditions sur la toile
Cette année les auditions pour intégrer l’école ne pourront se faire autrement que par Internet, il suffit d’aller sur le site pour voir les conditions. Ce qui permettra un premier tri et dès que le confinement sera terminé, elles se feront en direct bien évidemment. En tout cas, on souhaite à cette jeune Académie, une longue et belle vie.
Marie-Céline Nivière
Crédit Photos © Pierre François et © DR