Vos débuts
Votre premier souvenir d’art vivant ?
Au lycée, j’ai eu la chance d’avoir une professeure de français qui était aussi une grande poétesse. Elle a monté un spectacle d’après Blaise Cendrars, Le Voyage, que nous avons joué dans le petit théâtre du lycée. J’avais un rôle muet, et c’est à ce moment-là que j’ai compris l’importance de l’écoute sur scène.

Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir cette voie ?
L’émission Au Théâtre ce soir ! La sonnerie et les trois coups me donnaient des frissons.
Pourquoi ce métier ?
Pour vivre plusieurs vies. Raconter des histoires. Mentir…
Qu’est-ce qui vous a guidé vers cette spécialisation ?
Je ne me voyais pas faire autre chose que du théâtre ! C’était une évidence. La rencontre avec François Florent a été déterminante.
Racontez-nous le tout premier spectacle auquel vous avez participé. Une anecdote marquante ?
Deburau de Sacha Guitry, avec Robert Hirsch au Théâtre Édouard VII. Un rêve pour mon premier engagement à Paris ! J’ai tout appris en le regardant jouer chaque soir. C’était un grand moment de l’entendre déclamer : « Adore ton métier, c’est le plus beau du monde… » J’entends encore sa voix. Quel acteur !
Passions et inspirations

Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Il y en a eu tellement ! Dernièrement : La Crème de Normandie. Je rêvais de jouer dans une comédie musicale ; Hervé Devolder m’a fait un très beau cadeau en m’offrant le rôle de Lucienne Fromentelle.
Quelles belles rencontres ont marqué votre parcours ?
Robert Hirsch, bien sûr, mais aussi Jacqueline Maillan, Pierre Mondy, Jean Poiret, Michel Galabru… Et puis les grands directeurs de théâtre : Germaine et Marc Camoletti, Jean-Michel Rouzière, Jacques Crépineau, et plus récemment Francis Nani, Sébastien Azzopardi… Il y a tellement de personnes qui ont été importantes…
Où puisez-vous votre énergie créative ?
En observant et en écoutant les gens : aux terrasses de café, dans le métro, partout et tout le temps. J’adore écouter de la musique classique lorsque j’apprends mes textes.
En quoi ce que vous faites est essentiel à votre équilibre ?
Ce n’est sans doute pas très original, mais ce métier de comédienne est comme une drogue. Lorsque je ne joue pas, je suis en manque… et je deviens insupportable.
L’art et le corps
Que représente la scène pour vous ?
Elle fait totalement partie de ma vie. Dès que j’y mets les pieds, je me sens chez moi, à la maison. Le plus bel endroit où l’on peut être heureux : un théâtre à l’italienne, rouge et or.

Où ressentez-vous, physiquement, votre désir de créer et de jouer ?
Le trac se ressent dans le ventre… et la joie aussi.
Rêves et projets
Avec quels artistes aimeriez-vous travailler ?
Être dirigée par de grands metteurs en scène du théâtre public. J’aurais adoré vivre la grande aventure du TNP.
Si tout était possible, à quoi rêveriez-vous de participer ?
Entrer à la Comédie-Française ! Un rêve… Jouer au Palais des Papes à Avignon !
Si votre parcours était une œuvre d’art, laquelle serait-elle ?
Un tableau représentant une mer en colère, avec un bateau qui résiste à la houle… ou un petit personnage, les bras en l’air, au sommet d’une montagne.
Propos recueillis par Marie-Céline Nivière
En attendant Albert de Patrick Meney
La scène parisienne
34 rue Richer
75009 Paris.
Jusqu’au 31 mai 2025
Durée 1h30.
Mise en scène d’Olivier Macé
assisté de Muriel Michaux
Avec Marie-Bénédicte Roy, Pierre Deny, Jeanne Savary, Tom Almodar et Aëla Chanel.
Décor : Olivier Prost
Lumières : Éric Schoenzetter
Costumes : Marina Massoco.