Avec Coupure, Paul-Eloi Forget et Samuel Valensi nous avaient entraînés dans un formidable tourbillon. Leur nouvelle création, Made in France, plus complexe, nous a désorientés. Cette pièce, autour d’une catastrophe sociale, économique et politique, avait pourtant tout pour séduire. Mais abordant trop de sujets, elle s’essouffle rapidement.
Comme pour leur précédent spectacle, les deux auteurs démarrent par un monologue. Celui-ci porte sur l’épidémie de choléra, à Londres au XIXe siècle, causée par l’absence d’installations sanitaires nécessaires face à l’augmentation de la population des suites de l’industrialisation. On se demande ce que cela vient faire dans un spectacle dont le titre est Made in France. Puis arrive Émile, un personnage chaplinesque, incarcéré pour surendettement. Venant d’obtenir une peine aménagée, il sera agent d’entretien dans une usine le jour. Mais le site va être délocalisé et la révolte gronde. Suite à une série de quiproquos, le jeune homme se retrouve à la tête du mouvement syndical. Il sauvera l’usine, ses camarades, et peut-être le pays !
S’il règne dans ce spectacle, un esprit séduisant à la Dario Fo, malgré une mise en scène vive et une dynamique de troupe, quelque chose ne fonctionne pas dans le rouage mis en place. L‘histoire, se perdant dans trop de méandres, finit même par agacer. Peut-être est-ce la représentation de ce soir-là qui était très en dessous, ou mon humeur ?
Marie-Céline Nivière
Made in France, texte et mis en scène de Samuel Valensi et Paul-Eloi Forget.
Théâtre de Belleville
16 passage Piver
75011 Paris.
Du 9 mars au 29 avril 2025
durée 1h40.
Avec June Assal, Michel Derville ou Bertrand Saunier, Thomas Rio ou Paul-Eloi Forget, Valérie Moinet, Samuel Valensi.
Batterie : Mélanie Centenero ou Chloé Denis
Assistanat à la mise en scène : Alice Helfing et Alexandre Babey
Scénographie : Bastien Forestier et Sandrine Lamblin
Lumières : Geoffroy Adragna
Costumes : Carole Nobiron
Direction musicale : Lison Favard et Léo Elso
Création sonore : Timothée Langlois.