Nous étions la forêt - Cie La Vie est Grande - Agathe Charnet © Christophe Raynaud de Lage
© Christophe Raynaud de Lage

Nous étions la forêt : Au cœur d’un sujet brûlant

La compagnie La vie Grande, implanté au Havre, présente au Théâtre Ouvert une fresque musicale qui interroge nos rapports à l’écologie, à l’humanité et aux relations humaines dans un foisonnement d’idées et d’images remarquables.

Les sujets explorés par l’autrice et metteuse en scène Agathe Charnet dans Nous étions la forêt sont denses, au risque parfois de se perdre au détour d’un sentier. Mais, la cartographie est assez bien construite pour que l’on s’y retrouve. Le monde qu’elle dessine est celui dans lequel nous vivons et qui ne va pas très bien.

Un couple de bobos parisien (Léonard Bourgeois-Tacquet et Lillah Vial), en recherche de sens et en mal d’enfant, a acheté à crédit une maison à la lisière du Bois de la fermette. Ce bel espace est gardé avec amour par Boris (Maxime Gleizes), agent au sein de l’Office National Forestier, un enfant du pays. Sa meilleure amie (Virgile L Leclerc), une militante écologique farouche, passe son temps à essayer de sauver les arbres. Elle rencontre l’amour auprès d’une ornithologue (Catherine Otayek). Ces trentenaires tentent de réagir face aux catastrophes climatiques et à la menace de voir s’implanter un parc photovoltaïque, sous le regard bienveillant de la mère de Boris (Hélène Francisci), une femme usée par le travail et la vie. Bien que cette dernière soit en train de perdre la mémoire, elle saura, par un beau discours, leur insuffler un vent d’espoir.

La scénographie est splendide avec ces arbres en cordes tressées représentant ainsi la sécheresse qui menace. La metteuse en scène occupe intelligemment cet espace, débordant même dans les rangs et travées de la salle, incluant ainsi le public. Le choix musical, mêlant chansons originales à des reprises, fonctionne très bien et donne une belle respiration. Mené brillamment par des artistes aux multiples dons, ce spectacle original nous rappelle que le pays de Youkali, rêvé par Kurt Weill : « c’est l’espérance qui est au cœur de tous les humains. La délivrance que nous attendons tous pour demain ».


Nous étions la forêt, texte et mise en scène d’Agathe Charnet (éd. L’Œil du Prince)
Théâtre Ouvert – Centre national des dramaturgies contemporaines
159 avenue Gambetta
75020 Paris
Du 13 au 25 janvier 2025
Durée 1h50

Tournée 2025
28 janvier 2025 au Théâtre de Rungis
1er février 2025 à La Halle ô Grains de Bayeux
4 et 5 février au Préau – Centre Dramatique National de Vire
25 février 2025 au Volcan, Scène Nationale du Havre
27 et 28 février 2025 au Théâtre de La Foudre, Centre Dramatique National de Rouen
1er avril 2025 au Salmanazar – Scène de Création et de diffusion d’Epernay
3 avril 2025 au Théâtre de la Tête Noire, Saran, en partenariat avec le Centre Dramatique National Orléans Centre-Val de Loire
3 et 4 mai 2025 au Tangram – Scène nationale d’Évreux
7 juin 2025 à La Manekine, Scène intermédiaire des Hauts-de-France, Sainte Maxence, dans sa version hors les murs

Avec Léonard Bourgeois-Tacquet, Hélène Francisci, Maxime Gleizes, Virgile L. Leclerc, Catherine Otayek, Lillah Vial
Scénographie d’Anouk Maugein et Clément Rosenberg
Création sonore de Karine Dumont
Ecriture et composition des chansons originales Karine Dumont et Agathe Charnet
Lumière de Mathilde Domarle
Costumes de Suzanne Devaux
Régie générale Aoife O’Connell, régie son Déborah Dupont
Collaboration artistique à la dramaturgie Anna Colléoc, à la chorégraphie Cécile Zanibelli et au chant Jeanne-Sarah Deledicq
Confection Décor Max Denis
Construction Décor les Ateliers de la Comédie de Caen CDN de Normandie

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