Un espace vide occupé en son centre par un tapis, où l’action se déroule, et sur ses côtés, l’endroit, où se posent les protagonistes lorsqu’ils n’ont rien à faire. Dans la pièce originelle, ceux-ci sont au nombre de dix-sept. Dans cette version, deux femmes et deux hommes vont interpréter et faire apparaître ce Conte d’hiver bien nébuleux, dans une belle clarté.
Habité par une jalousie subite et inexpliquée, Léontès, roi de Sicile, accuse sa femme Hermione de le tromper avec Prolixènes, le roi de Bohème, son meilleur ami. Dans sa fureur, il bannit son épouse. Leur fils en meurt de chagrin ainsi que la reine. Avant de disparaître, elle a accouché d’une fille. Comme Blanche Neige, celle-ci doit être assassinée dans la forêt par un loyal serviteur ! (Vous n’êtes pas perdu, tant mieux !) Seize années passent. Une jeune bergère nommée Perdita tombe amoureuse du prince de Bohème ! Le roi n’est pas d’accord et se fâche, le fiston aussi et s’enfuit avec sa belle en Sicile. Il s’avère que Perdita est en réalité la princesse qui n’est pas morte ! Ça tombe bien, sa mère non plus ! Et tout est bien qui finit bien !
Fitzgerald Berthon est doué. Si tout est réduit à son minimum, l’essentiel est là, les lieux, les costumes, les nombreux personnages, même l’ours ! L’énergie du jeu, la capacité de se glisser dans la peau des uns et des autres, de faire vibrer les sentiments et surgir les images sont les point forts de ce spectacle. Juliette Dutent, Gaëlle Ménard (en alternance avec Anne Knosp), Guillaume Geoffroy et Fitzgerald Berthon, avec leur jeu rigoureux et plein de fantaisie, nous entraînent dans ce tourbillon sans jamais laissé le spectacteur sur le côté. Bravo !
Marie-Céline Nivière
Le Conte d’hiver, d’après William Shakespeare
Théâtre La Flèche
77 rue de Charonne
75011 Paris.
Du 19 janvier au 7 mars 2025
Durée 1h20
Mise en scène de Fitzgerald Berthon
Collaboration artistique Gaëlle Ménard
Avec Fitzgerald Berthon, Juliette Dutent, Guillaume Geoffroy et Gaëlle Ménard (en alternance avec Anne Knosp).