En musique ostinato signifie une répétition obstinée d’une formule rythmique, mélodique ou harmonique. Il y a quelque chose d’entêtant, comme dans les mélodies de Michel Legrand et comme dans la vie de ce musicien de jazz, qui cache un terrible secret. Allant de la tendresse aux colères épiques, jouant sans fausse note toute une gamme de sentiments, Claude Aufaure donne à ce personnage énigmatique une belle profondeur.
Un fils (épatant Ludovic Baude) rend visite à son père. À l’accueil de ce dernier, on pressent bien que celles-ci sont rares. Après les babillages d’usage, le ton va changer entre les deux hommes. Le fils veut comprendre pourquoi sa mère a disparu dès sa naissance ? Que s’est-il passé ? Pourquoi ne donne-t-elle toujours pas de signe de vie après toutes ses années ? Sous l’arbitrage de Mado, la compagne du père qui a élevé le fiston (délicieuse Hélène Cohen), la vérité va apparaître.
Le tout petit plateau du théâtre de la Huchette est surprenant. Il permet, par un jeu d’optique, de faire croire que le décor d’Esther Eghnart est immense. Cette pièce cosy, dont les fenêtres s’ouvrent sur des falaises, la mer et son infini, sert merveilleusement d’écrin à ce huis clos, mis en scène avec une belle adresse par Dimitri Rataud. C’est captivant.
Marie-Céline Nivière
Ostinato de Marc Villemain
Théâtre de la Huchette
23 rue de la Huchette
75005 Paris
Du 26 septembre au 7 décembre 2024
Durée 1h15
Mise en scène de Dimitri Rataud,
assisté d’Emmanuelle Jauffret
Avec Claude Aufaure, Hélène Cohen et Ludovic Baude
Décor d’Esthel Eghnart