Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Sûrement plusieurs spectacles de la Comédie-Française… Mais plus probablement le Cyrano de Jérôme Savary avec Jacques Weber.
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
La passion s’est déclarée très jeune. Grâce à mes instituteurs qui organisaient chaque année des festivals de théâtre en fin de saison. C’était un événement majeur pour moi ! Sans oublier la compagnie de théâtre amateur créée par mon frère qui m’a mis le pied à l’étrier. Et puis un souvenir très précis d’un acteur pour qui j’ai un immense respect, Dominique Paturel. L’avoir entendu et admiré dans le fameux monologue du début de N’écoutez pas Mesdames de Sacha Guitry, a enfoncé le clou de la passion et donné envie de vouloir sauter le pas…
Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien ?
Le goût du voyage et des tournées. Le désir d’entreprendre, de créer des spectacles de A à Z, de fédérer une troupe, avec le but de jouer dans nos propres créations.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
Justement les spectacles de la compagnie amateur de mon frère ! On a passé des étés entiers à monter ces spectacles ! Je me souviens en particulier du personnage de Petypon dans La dame de chez Maxim. Un rôle marathon ! L’esprit de troupe m’a énormément marqué pendant ces années.
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Il y en a tellement !!! Obligatoirement une création d’Ariane Mnouchkine, Les naufragés du fol espoir ! Une épopée théâtrale qui commençait avant même qu’on ne rentre dans la salle, en immersion directe… Et puis comment ne pas oublier le si pétillant et improvisateur Jean Poiret dans Joyeuses Pâques ou Le Canard à l’orange… ou les interprétations de Philippe Torreton et Benjamin Lavernhe, éblouissants chacun dans Scapin ! Et plus récemment des pépites produites par les Béliers à Avignon, comme A d’Élie Rapp, No limit ou The Loop de Robin Goupil, dont les écritures et les univers décalés m’ont autant séduit que fait rire !
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Là aussi j’ai eu beaucoup de chances de rencontrer de magnifiques artistes ! Je pense tout d’abord à mes actuels partenaires de la trilogie policière qui sont devenus de vrais amis et avec qui l’esprit de troupe perdure plus que jamais. Sans oublier des rencontres inoubliables avec des monstres sacrés… Je pense entre autres à Philippe Noiret, Jean Rochefort, Suzanne Flon ou Laurent Terzieff.
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Il m’impose la rigueur, le goût du travail artisanal, de la nécessité de créer en permanence et surtout de rencontrer les autres… Et le goût de la liberté.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Les voyages… Notre Histoire Universelle… Mes amis, ma famille et mes proches… Et puis tous les métiers inhérents à la création.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Le plaisir du jeu… Le plaisir de tenter de faire plaisir ! Jouer pour réjouir ! J’ai l’habitude de citer souvent cette phrase d’Arthur Conan Doyle : « Je réussis mon plan, si je donne une heure de joie à l’enfant qui attend d’être un homme ou à l’homme qui est encore un enfant. » Le rapport au public est primordial. Une nouvelle fois le plaisir de la rencontre multiple : avec un texte, des partenaires de jeu et les spectateurs !
À quel endroit de votre chair, de votre corps situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Organique ! Donc très certainement le ventre et le cœur.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Là aussi il y en a tellement !!! Alors soyons fous ! Le premier serait certainement Ivo van Hove dont j’avais adoré Les Damnés. Et puis toute une nouvelle génération qui s’impose déjà de Johanna Boyé à Robin Goupil par exemple.
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
Monter notre trilogie policière à Londres ! Et l’adapter à l’écran !
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Si c’était une œuvre littéraire sûrement un livre de Rabelais. Et une œuvre cinématographique ce serait tous les Monty Python mais avec Peter Sellers dedans !
Propos recueillis par Marie-Céline Nivière
L’heure des assassins de Julien Lefebvre.
La comédie de Paris
42 rue Fontaine
75009 Paris
Du 18 septembre 2024 au 5 janvier 2025
Durée 1h25