© Rémi Blasquez

La Tête sous l’eau, Louise Vignaud à la recherche du bonheur

Dans le cadre de La Criée lève l’ancre, le Théâtre National de Marseille fait étape au Théâtre de l’Œuvre avec cette nouvelle création itinérante.

Irène a accepté sans vraiment se poser la question. Du jour au lendemain, elle a été licenciée de son entreprise après douze ans de bons et loyaux services, c’était son sacrifice pour que d’autres puissent continuer à travailler. Du moins c’est ce qu’on lui a fait croire, et c’est ce qui a rendu ce geste d’autant plus normal aux yeux de cette cinquantenaire qui n’a jamais fait de vagues. Mais si Irène, en dépit des avertissements de sa fille, ne pouvait pas imaginer le vertige social qui l’attendait avec le chômage, la voilà soudain happée par de nouvelles aspirations. Renouant avec ses passions de jeunesse, elle décide de reprendre la natation et se fixe pour objectif d’apprendre l’apnée pour aller plonger là où personne n’a jamais plongé. Il paraît que, La Tête sous l’eau, tout semble s’apaiser autour de soi.

À travers le récit de cet épisode social comme fil rouge, Louise Vignaud reprend le texte à l’origine de sa première collaboration avec Myriam Boudenia. Et force est de constater que, depuis 2016, peu de choses ont changé si ce n’est le nom de Pôle Emploi devenu France Travail. L’humour qui jonche le texte déclenche toujours un rire jaune face aux situations calquées sur la réalité, et les situations d’Irène, Delphine et Julien, forcés de composer avec une société qui ne leur correspond pas, attire nécessairement l’empathie. Chacun dévoué à ses propres combats vise pourtant le même idéal que les autres : trouver au bout du chemin une certaine forme de bonheur.

Pour cette création destinée à l’itinérance, Louise Vignaud met en scène quatre apprentis de l’École Régionale d’Acteurs de Cannes et Marseille. Elle offre ainsi à Masiyata Kaba, Thomas Cuevas, Alice Rodanet et Arron Mata une première pièce intelligente qu’elle place dans une scénographie épurée et efficace d’Irène Vignaud. De la sorte, elle conçoit avec La Tête sous l’eau un terrain de jeu qui se concentre précisément sur l’espace d’interprétation laissé aux jeunes comédiens, qui ont ainsi tout loisir d’expérimenter leur propre rapport à un public sensible aux thématiques abordées. Après tout, y a-t-il rêve plus commun que celui de trouver le bonheur et d’échapper à la marche du monde ?


La Tête sous l’eau de Myriam Boudenia
La Criée – Théâtre National Marseille au Théâtre de l’Œuvre
Du 16 au 18 octobre 2024
Durée 1h

Avec les élèves comédiens de l’ERACM : Masiyata Kaba, Thomas Cuevas, Alice Rodanet, Arron Mata
Texte : Myriam Boudenia
Mise en scène : Louise Vignaud
Scénographie, costumes : Irène Vignaud
Son : Clément Rousseaux

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