Soirée Gabriel Fauré, église de Bangor © David Giard
Soirée Gabriel Fauré, église de Bangor © David Giard

La jeunesse célèbre Gabriel Fauré à Lyrique-en-mer

Dans le cadre du centenaire de la mort du célèbre compositeur français, le festival bellilois lui consacre deux soirées exceptionnelles, l’occasion de (re)découvrir quelques-unes de ses œuvres vocales ainsi que son sublime Requiem

Au cœur de l’île tant aimée par Sarah Bernhardt, dans l’église de Bangor, la promotion 2024 de l’Académie internationale des jeunes chanteurs s’empare avec fougue et fièvre de l’œuvre de Gabriel Fauré. Initiée par Richard Cowan dès la création du festival en 1998, cette formation, qui regroupe dix artistes, propose aux heureux lauréats un programme intensif, où durant trois semaines, ils répètent et travaillent des pièces de répertoire. Encadrés par le chef d’orchestre Philip Walsh, directeur artistique de la manifestation et par l’ensemble des chanteurs et musiciens de renommée internationale invités à participer à cette 26e édition. 

Au programme, cette année pour cette jeune troupe, composée de quatre sopranos, deux mezzo-sopranos, de deux ténors, d’un baryton et d’un baryton-basse, Brahms, Mozart, des récitals et des mastersclasses. Afin de fêter dignement et joyeusement les cent ans de la mort de Gabriel Fauré, l’un des plus grands compositeurs français de la fin du XIXe et du début du XXe siècles, Philip Walsh leur a concocté un impromptu qui permet d’explorer en première partie des mélodies pour voix et piano peu connues ou mal connues de l’artiste, avant de consacrer la seconde partie à son fabuleux Requiem, son œuvre maitresse et intemporelle. 

Soirée Gabriel Fauré, Église de Bangor © David Giard
Soirée Gabriel Fauré, Église de Bangor © David Giard

Tous vêtus de noir, neuf des jeunes chanteurs – une étant malheureusement souffrante le soir de la représentation du 10 août – présentent tour à tour un air extrait de différents opus de Fauré. Tantôt mélancoliques, tantôt joyeux, célébrant l’amour dans la pure veine du romantisme, chacune des œuvres s’élèvent et résonnent magnifiquement sous la voûte ? en bois de l’église de Bangor. 

D’Avant que tu en ailles, chantée par la benjamine de l’académie, Anna Spokojny-Caron, à Aurore interprétée par l’épatante Samira Schür, en passant par Le Secret illuminé par la voix et la présence radieuse d’Adelaïde MansartClair de Lune par celle habitée de Zachary SmithSylvie par la non moins étonnante Sophia JinLe Papillon et la fleur modulé joliment parSimon Bièche, Nocturne entonné avec passionpar Paul Corsant ou Il m’est cher, Amour, le bandeau délicatement donné par India Lord, tous ces poèmes musicaux donnent à voir les riches compositions de l’artiste français, son sens de la rondeur, de l’harmonie.

Plutôt classique à ses débuts, il opère au fil de sa carrière quelques inflexions qui le mèneront d’un style proche de celui de Mendelsohn à un plus dynamique qui n’est pas sans rappeler ceux de Liszt ou de Chopin. Proche des bluettes, des mélopées amoureuses, les neuf pièces présentées font surtout la part belle aux jeunes artistes et leur offrent de beaux morceaux pour mettre à profit leur talent. 

Soirée Gabriel Fauré, église de Bangor © David Giard
Soirée Gabriel Fauré, église de Bangor © David Giard

Après une courte pause, la pièce maitresse de Fauré va envahir le chœur et la nef de l’église. Reconnaissable dès les premières notes, son Requiem est une pure merveille. Sous la direction au cordeau de Philip Walsh, les musiciens du festival et les académiciens donnent tout leur cœur à l’ouvrage et emportent les spectateurs vers un ailleurs où lumières et ténèbres se conjuguent pour honorer autant les morts que les vivants. 

Puissants, les sept mouvements, qui composent l’œuvre, ont été écrits entre 1887 et 1901 pour deux solistes (baryton – détonant Eddy Lukau – et soprano – sensationnelle Samira Schür), chœur mixte, orchestre et orgue. Véritables prières chantées pour un défunt, chaque partie du Requiem déploie sa propre magie qui touche au cœur. Comme traversés par les notes, les chanteurs et chanteuses de l’Académie font vibrer chaque son, chaque mesure. Une nouvelle fois, Lyrique-en-mer se révèle une manifestation incontournable de l’été breton. Exigeante et profondément conviviale, sa programmation séduit toujours plus de festivaliers. Néophytes ou amateurs y trouvent leur compte dans ce beau moment de partage entre musique sacrée et profane ! 


Festival Lyrique-en-mer
du 2 au 16 août 2024

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