Le Chœur des femmes d’après le roman de Martin Winckler de Violaine Brébion © Anthony Magnier
© Anthony Magnier

« Le Chœur des femmes », dans l’intimité de la relation soignant-patientes 

À l’Artéphile, Violaine Brébion de la Compagnie Actes uniques adapte pour la scène, avec justesse et sensibilité, le roman éponyme de Martin Winckler. 

« C’est un beau roman, c’est une belle histoire », aurait pu être le pitch du Chœur des femmes de Martin Winckler. Bien plus que cela, c’est le récit d’une transformation autant qu’une plongée dans un monde inconnu souvent tabou, celui des femmes, de la maternité et de leur appareil reproducteur, quand Jean Atwood (Violaine Brébion) débarque au service gynécologie pour valider son internat de cinquième année. La brillante étudiante en médecine est pétrie de certitudes. Elle a le savoir pour elle, le reste n’a finalement que peu d’importance. 

Très vite, elle rentre en conflit avec le chef de service Franz Karma (Xavier Clion). Il faut dire que ce dernier cultive des méthodes peu traditionnelles. Il s’intéresse aux personnes qu’il soigne (toutes sont incarnées par Clotilde Daniault) et les écoute bien au-delà des maux. Pour la médecin en devenir, c’est incompréhensible de prendre en compte les desideratas de ses « congénères » et de s’occuper de leurs petits soucis. Clairement, les histoires de bonnes femmes, ça ne l’intéresse pas. Face à cette résistance passive-agressive, mais décelant en elle un fort potentiel, le gynécologue va lui proposer un marché : une semaine où elle devra sans sourciller suivre ses indications avant de décider si elle veut rester ou pas…

Recentrant son adaptation sur les récits intimes de ces femmes confrontées à une médecine qui ne les comprend pas toujours, Violaine Brébion signe un spectacle tout en délicatesse. Porté par le jeu tout en réalisme et pudeur des trois comédiens, Le chœur des femmes vibre à l’unisson du public et invite à une réflexion sur l’état de notre système de santé entre chiffres et humanisme. 


Le Chœur des femmes d’après le roman de Martin Winckler
Festival off Avignon
Artéphile
7 Rue Bourgneuf
84000 Avignon
du 3 au 21 juillet 2024 à 14h00 – relâche les 9, 16 juillet 2024
Durée 1h20

Adaptation de Violaine Brébion 
Mise en scène et avec Violaine Brébion, Xavier Clion, Clotilde Daniault 
Scénographie de Philippine Ordinaire 
Costumes de Coline Ploquin 
Lumières d’Aurore Beck
Collaboration artistique – David Gauchard 
Régie et création du son de Baptiste Marty

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