Je m'appelle Georges - Dyrek - Bu © Frédérique Toulet
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« Je m’appelle Georges », craquante et délicieuse fable feel good

Au théâtre Actuel d’Avignon, la nouvelle comédie « vitaminante » de Gilles Dyrek se déguste sans modération.

Après Le retour de Richard 3 par le train de 9h24, le duo composé par Gilles Dyrek, pour le texte, et Éric Bu, pour la mise en scène, signe un petit chef-d’œuvre où la tendresse et l’humour font bon ménage. C’est en juin, à la dernière édition du Mois Molière, devant des spectateurs conquis, que nous avons découvert Je m’appelle Georges. La scénographie avait été aménagée pour le plateau en plein air des Écuries de Versailles. C’est avec plaisir, que nous l’avons revu, dans sa version originelle, à Avignon.

Je m'appelle Georges - Dyrek - Bu © Frédérique Toulet
© Frédérique Toulet

Ce qui séduit dans ce spectacle, c’est la narration à la première personne par le héros. Il faut dire que Georges est un conteur hors pair. S’il prend la vie toujours du bon côté, il est homme à aimer se la compliquer. Et Georges va raconter comment, grâce à ce défaut, son existence va être bouleversée.

Le début commence par une rupture amoureuse avec Christine, qui s’est faite dans l’harmonie. On ne quitte pas Georges autrement. Venant d’emménager à Châtenay-Malabry, il part faire son footing matinal et il découvre que les noms de ces « ex » ornent les complexes immobiliers de la ville. Sauf un, en construction et qui portera le nom de « Villa Émilie » ! Il est persuadé que sa prochaine conquête portera ce prénom et donc le quittera immanquablement. À partir de là, Georges part dans une course folle, dans le vrai sens du terme, après une Émilie pour ensuite de tout faire pour éviter d’en croiser. Et lorsqu’il rencontre une charmante jeune femme, il va tout faire pour ne pas savoir son nom !

La comédie de Dyrek étant inénarrable, on n’en dira pas plus ! On peut juste souligner qu’elle est fichtrement bien construite. L’écriture fait songer aux comédies romantiques américaines, celle de l’âge d’or, signée Capra, Lubitsch, HawksJames Stewart et Cary Grant n’étant plus disponibles, il fallait trouver le comédien qui allait incarner ce sacré Georges. Osons le dire, Grégori Baquet a toutes les qualités et le talent, c’est-à-dire le charme, le sens de la rupture, pour rivaliser avec ces deux monstres sacrés. Sa prestation est admirable.

Dans le rôle de Christine et de « l’inconnue de 18h24 », Mélanie Page est formidable. Avec un style so british, elle apporte ce qu’il faut de mystère et de tendresse pour donner de l’étoffe à son personnage. Puis il y a les trois ineffables Marine Dusehu, Stéphane Roux et Etienne Launay qui, dans des compositions parfaites et variées, font vivre les collègues de bureaux, et non moins amis de Georges, ainsi que tous ceux qui croisent sa route.

La mise en scène d’Éric Bu est très vivante. Il a cadencé chaque mouvement par des petites trouvailles impayables. Tout tourne autour de la scénographie, deux pans de murs blancs formant une perspective. Par la magie de projections de dessins et d’astuces, plein de décors se mettent en place. On adore ! Et pour ceux qui ne passent pas par Avignon, sachez que le spectacle sera à l’affiche du Théâtre Actuel La Bruyère en janvier prochain.


Je m’appelle Georges de Gilles Dyrek
Festival Off Avignon
Théâtre Actuel
80 rue Guillaume Puy
84000 Avignon
DU 29 juin au 21 juillet 2024 à 17h40, relâche jeudi
Durée 1h30

Mise en scène Éric Bu
Avec Grégori Baquet, Mélanie Page, Marine Dusehu, Stéphane Roux, Etienne Launay
Musique originale de Stéphane Isidore
Scénographie de Marie Hervé et Marion Auvin
Costumes de Christine Vilers
Création lumière de Cyril Manetta
Vidéo de Stéphane Cottin
Assistante mise en scène Sophie Bouteiller

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