Coralie Cavan - Les Nuits de la Mayenne © DR
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Coralie Cavan, l’âme bien inspirée des Nuits de la Mayenne

C’est à M Paris (La Mayenne à Paris), situé dans une des tours près de la gare Montparnasse avec une vue imprenable sur la Capitale, que, tous les ans et en présence des artistes, Benoît Lion, président de Mayenne Culture et l’équipe du festival présentent à la presse parisienne la programmation. À cette occasion, nous avons rencontré Coralie Cavan, sa directrice artistique.

L’an dernier, les Nuits de la Mayenne fêtaient leurs cinquante ans d’existance. Cette année, sa directrice artistique souffle dix bougies à ce poste. La passion en bandoulière et la modestie accrochée à son sourire, elle a su insuffler son énergie à cet événement devenu l’un des grands rendez-vous de l’été qui rayonne dans le beau département de la Mayenne, terre chargée d’histoire dans les Pays de la Loire.

Les Nuits de la Mayenne - Coralie Cavan -Sainte-Suzanne © Mathieu Lassalle - Mayenne Tourisme
Sainte-Suzanne © Mathieu Lassalle – Mayenne Tourisme

Coralie Cavan : Je suis née à Paris et lorsque mon père est venu travailler en Mayenne, toute la famille l’a suivie. Étudiante, j’ai fait un stage aux Nuits de la Mayenne avec comme objectif de promouvoir le festival auprès des comités d’entreprise. J’ai alors rencontré l’ancienne directrice artistique, Sicky Darbion, qui est devenue une amie. On peut dire que cela a changé ma vie puisque j’ai réorienté mon parcours d’études après ce stage pour obtenir une maîtrise en valorisation patrimoniale. C’est à l’issue de cette formation, grâce aux emplois jeunes de l’époque, que j’ai pu être engagée. L’aventure est partie comme ça.

Coralie Cavan : En 2013, les élus du département ont souhaité la fusion des trois associations départementales : Les nuits de la Mayenne, l’Ensemble Instrumental de la Mayenne et l’ADDM 53 au sein de Mayenne Culture. Cela correspondait également aux départs à la retraite de Sicky Darbion et d’Yves Parmentier, directeur musical de l’orchestre. C’est à cette occasion que l’on m’a confié la direction artistique du festival, dans la continuité de Sicky.

Les Nuits de la Mayenne - Coralie Cavan © DR
L’écume des jours à Louverné © DR

Coralie Cavan : Mayenne Culture est une agence culturelle départementale sous une forme associative, ce qui permet une grande souplesse de fonctionnement. Olivier Richefou, président du département, a choisi de confier à cette structure la préparation de sa politique culturelle, notamment grâce aux Projets Culturels de Territoire avec les neuf intercommunalités, et sa mise en œuvre opérationnelle. Cela englobe Les nuits de la Mayenne et l’Ensemble l’Instrumental de la Mayenne, mais aussi tout un volet de formation sur quatre départements (L’Orne, la Sarthe, la Manche et la Mayenne), des projets croisés entre artistes professionnels et amateurs. Sans oublier le volet d’éducation artistique et culturelle qui est très important puisqu’on mène des dispositifs comme Danse à l’école, Danse au collège et au lycée, Aux arts, collégiens !

Coralie Cavan : Ce qui m’importe, c’est de trouver un dialogue entre un spectacle et le site qui m’est proposé par les communes. Parce que la particularité du festival Les nuits de la Mayenne, c’est de valoriser le patrimoine et de faire rayonner les spectacles dans les communes du département. Tous les ans, je repars d’une feuille blanche. Sauf pour les sites réguliers départementaux – château de Sainte-Suzanne, Théâtre antique de Jublains et le Musée Robert Tatin – que je connais très bien et où je peux me projeter. Pour les autres lieux, avant septembre, je n’ai aucune idée de ce qui va être proposé.

Coralie Cavan : Les communes se portent candidates, avec évidemment, le soutien de leur communauté de communes. Une fois leur demande approuvée, je découvre alors les lieux. Cela peut être une demeure privée, un site industriel, une grange, une place… Je regarde et cherche dans les spectacles que j’ai vus celui qui me semble le plus adapté à l’endroit. Ensuite, c’est un dialogue avec les communes d’accueil avec lesquelles je « co-construis » la soirée, et il y a aussi la faisabilité technique qui est un paramètre décisif…

Il arrive aussi que, dans l’idée d’un projet artistique, je parte à la recherche du lieu. Lorsque j’ai découvert que deux communes qui m’avaient contacté, possédaient des espaces naturels, j’ai pensé au Jeu de l’amour et du hasard, que j’avais dans ma liste. Pour Mort d’une montagne de la Cie Le Chant des Pistes, j’aurais aimé le présenter aux grottes de Saulges. C’est un canyon, avec des grottes préhistoriques, des aplombs de façades absolument magnifiques. Or sur ce territoire, une autre commune s’était positionnée pour accueillir le festival, je suis donc partie à la recherche d’autres lieux qui feraient résonner le spectacle. Il faut impérativement que la commune soit partie prenante. J’essaie de trouver des concordances entre le lieu et un spectacle. Pour cela, j’explore le territoire.

Les Nuits de la Mayenne - Coralie Cavan © Le Mois Molière
Le journal d’un fou de Gogol, adaptation et mise en scène Ronan Rivière © Le Mois Molière

Coralie Cavan : Effectivement. Mais, il y a aussi la région. Rennes n’est qu’à trois quarts d’heure. Il y a Le Mans avec la scène nationale. Nantes, Angers qui ne sont pas si loin… Ce sont moult lieux de propositions. On a aussi pas mal de compagnies en Pays de la Loire à qui je prête une attention particulière.

Coralie Cavan : Pour toucher un large public, il faut être éclectique. La musique permet ça ! Elle permet d’attirer au théâtre des gens qui ne seraient pas forcément venus au départ. On a fait une enquête auprès des publics et l’on sait que nos spectateurs sont des gens qui vont régulièrement voir des spectacles. Mais, il y a aussi des gens du coin qui viennent parce qu’ils souhaitent découvrir un lieu. Aux Nuits de la Mayenne, il y a aussi cet attrait-là qui est la découverte du patrimoine. L’année dernière on a eu 93 % de taux de remplissage.

Coralie Cavan : C’est même une donnée essentielle ! Ils sont vraiment actifs dans la préparation du lieu et du spectacle. On a notre flotte de bénévoles permanents qui, tous les soirs, se positionnent pour accueillir le public, pour contrôler les billets. Ce sont des gens qui vont voir beaucoup de spectacles, qui adorent les coulisses du festival, qui adorent le lien privilégié qu’ils ont avec les artistes. Il y en a même qui me dise : « J’ai vu ça ! C’est pour les Nuits de la Mayenne. Il faut que tu ailles voir ! » C’est génial, ce dialogue-là.


Les Nuits de la Mayenne
Du 15 juillet au 8 août

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