Les Riveraines sont ces femmes que l’on croise sans savoir les dangers qui les guettent. Elles sont migrantes, souvent venues d’Afrique et vivent dans une grande précarité. Lorsqu’elles donnent naissance à un enfant, comment l’accueillir et lui offrir, au moins, un début de vie dans de dignes conditions ? C’est tout le travail de Solipam (Solidarité Paris Maman), un réseau de santé en périnatalité pour les femmes enceintes et leurs enfants en situation de grande précarité.
Et quand la réalité dépasse la fiction, le théâtre en est la meilleure caisse de résonance. En tout cas, c’est l’objectif que s’est donné la compagnie Mi-Fugue Mi-Raison. Cette structure associative est engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Après des mois de recherches et d’enquêtes, les filles de la compagnie livrent un spectacle en forme de théâtre-documentaire foisonnant, parfois un peu brouillon, mais très intense.
Le public ainsi que Clélia Gasquet-Blanchard et Gerda de Lépine, de l’équipe de coordination de Solipam, les photos de Pauline Gauer sont intégrés au processus créatif. Investissant totalement le plateau de la petite salle de la Reine Blanche, les comédiennes Delphine Biard, Flore Grimaud et Caroline Sahuquet sont formidables. Alternant situations extérieures avec ce qu’il se passe au sein de l’équipe du réseau associatif, elles font entendre l’impensable et font prendre la mesure de tous les obstacles à dépasser. Elles donnent surtout la possibilité d’entendre la parole de ces femmes courageuses, celles de la rue, mais aussi des bénévoles. C’est bouleversant.
Marie-Céline Nivière
Riveraines de Delphine Biard, Mia Delmaë, Flore Grimaud et Caroline Sahuquet.
Théâtre de la Reine Blanche
2 bis passage Ruelle
75018 Paris.
Jusqu’au 15 juin 2024.
Durée 1h15.
Mise en scène de Delphine Biard, Flore Grimaud, Caroline Sahuquet.
Avec Delphine Biard, en alternance avec Cécile Martin, Flore Grimaud, Caroline Sahuquet.
Collaboration artistique de Kelly Rivière.
Création musique et chant de Mia Delmaë.
Création lumières de Teddy Voyes.
Photographie de Pauline Gauer.
