Comment est né l’idée de ce nouveau festival ?
Thierry Créteur : Depuis deux ans, nous développons le concept de Cité de la Parole et du Son, qui est la ligne directrice du projet artistique de l’abbaye Saint-Germain. Cette identité prend en compte l’histoire romanesque de l’abbaye, fondée en 448 lors de la mort de Germain, tour à tour occupée par des congrégations religieuses, puis devenue hôpital militaire et hôpital civil, puis lieu culturel depuis les années 1980. Les paroles échangées au cours des 1600 ans d’histoire, les sons répercutés entre les murs nous ont inspirés pour partir sur cette idée de rencontres entre un site historique, des artistes et les visiteurs. L’abbaye c’est plus de 60000 visiteurs du monde entier chaque année.
Comment s’inscrit-il dans le paysage culturel d’Auxerre ?
Thierry Créteur : Auxerre est une ville culturelle, avec un patrimoine ancien important, 5 musées, des bibliothèques, un Conservatoire, un théâtre et une salle de musique actuelle labellisés par le ministère de la Culture, ainsi que d’autres structures, de nombreux festivals, et un travail de médiation pour les publics scolaires. C’est aussi des partenariats nationaux comme avec le centre Pompidou. Cette alchimie entre travail de fond et événements guide notre action tout au long de l’année, fait partie intégrante de l’aménagement du territoire et est constitutif du projet de territoire voulu par les élus.
Pourquoi cet axe sur les grands récits ?
Thierry Créteur : Le festival des Grands récits est la marque de l’événement, qui va nous permettre chaque année de décliner un thème différent, avec l’idée de conter une histoire qui fera rêver le public, leur offrira du contenu intellectuel sur un sujet, du spectacle, des ateliers, bref de quoi passer un très bon moment. La parole est là, sous toutes ses formes, et le son des spectacles et concerts accompagne le propos. Nous retombons sur la Cité de la Parole et du Son.
Pour cette première édition, la thématique est Le Grand récit de la forêt. Pourquoi ce thème ?
Thierry Créteur : Le thème de la forêt s’est imposé pour cette première édition naturellement, on n’en a jamais autant parlé que ces derniers mois. La disparition progressive des espèces animales, l’envie de développer des forêts primaires, ce retour à la nature que l’on sent poindre chez chaque personne, c’est un thème d’actualité que l’on n’avait pas imaginé aussi fort il y a plusieurs mois, lorsqu’il a été décidé.
Comme s’est fait la sélection des textes et des artistes présentés ?
Un comité d’organisation s’est rapidement mis en place à l’automne 2023, autour de Sandrine Treiner, Alexandra Maurice et la Direction de la culture de la ville. Après quelques brainstormings autour de noms que nous voulions inviter, une construction entre rencontres, documentaires, spectacles, expositions, a émergé et l’événement a pris corps pour en arriver à la proposition d’aujourd’hui. Nous en sommes très fiers et les retours que nous en avons sont encourageants pour les prochaines éditions.
Le festival est Pluridisciplinaire. Est-ce que c’était important de ne pas mettre de frontière entre les arts ?
Thierry Créteur : Totalement. L’abbaye Saint-Germain est un lieu ouvert, et nous souhaitons qu’il n’y ait aucune barrière culturelle, sociale, pour profiter de ce magnifique cadre. De lourds travaux de restauration sont en cours pour permettre au projet culturel de se développer. La pluridisciplinarité de l’événement permet à tout le monde d’y trouver une part de rêve et d’émotion. Les rencontres entre intervenants et le public sont aussi importantes que le contenu, et nous espérons que se créent des moments improbables où la curiosité, la surprise, l’enchantement, soient au rendez-vous.
Quels sont les grands temps forts ?
Thierry Créteur : Tout le programme si je peux dire, c’est difficile de faire des choix. Se réveiller avec de la sophrologie, entendre de grands théoriciens nous parler des forêts, voir et entendre des artistes conter et chanter la nature, goûter à des mets préparés de manière douce, c’est une aventure au milieu des forêts imaginaires ou réelles et nous convions le public à venir les découvrir sous plusieurs esthétiques artistiques.
Que peut on vous souhaiter ?
Thierry Créteur : La création d’un nouvel événement est un moment fort de la vie d’une collectivité et des professionnels qui l’organisent. On peut souhaiter que la première édition soit la plus réussie possible, et qu’elle soit le déclencheur des prochaines éditions, avec un nouveau thème tout aussi inspirant.
Le festival des Grands récits veut s’inscrire dans le panorama des festivals de la Bourgogne Franche-Comté et au-delà dans les années futures. Toute l’équipe est tournée vers cet objectif.
Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Festival Les Grands Récits
Abbaye Saint-Germain
2bis place Saint-Germain
89000 Auxerre
du 3 au 5 mai 2024