Alexandre le Grand, roi de Macédoine, est une figure légendaire qui a traversé l’histoire à grands coups de batailles et de conquêtes. Allant toujours plus loin, ce visionnaire, n’a cessé de repousser les frontières. Héros divinisé, aux portes de la mort, il est au cœur de ce long poème épique de Laurent Gaudé, Le tigre bleu de l’Euphrate.
Lorsque le public entre dans la salle, Alexandre est là, caché sous le linceul qui bientôt couvrira définitivement son corps, dans cette pièce qui sera son caveau. La scénographie, faites de toiles blanches tendues de chaque côté de la scène sur lesquelles vont défiler subtilement des projections d’images et des jeux de lumière, possède la splendeur digne de cette Antiquité magnifiée. Tout cela s’accorde pour évoquer les paysages et les sentiments traversés par ce roi bâtisseur qui mène son dernier combat.
Dans ce récit plein de fièvre et de douleurs adressé à la mort, le Macédonien, encore jeune, livre ses sentiments et ses souvenirs. À sa manière, l’auteur fait entendre la biographie de ce personnage hors du commun. Dirigé avec une précision d’horloger par Denis Marleau, le comédien Emmanuel Schwartz — qui joue également dans Terrasses dans la grande salle —, réalise une performance impressionnante. Les gestes et la parole s’unissent pour que les mots prennent leur envol. Du bel art !
Marie-Céline Nivière
Le tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé
La Colline – Théâtre National
15 rue Malte Brun
75020 Paris
Jusqu’au 16 juin 2024
Durée 1 h 30
Mise en scène de Denis Marleau
Avec Emmanuel Schwartz
Collaboration artistique et conception vidéo de Stéphanie Jasmin
Scénographie de Stéphanie Jasmin et Denis Marleau, assistés de Stéphane Longpré
Lumières de Marc Parent
Musique de Philippe Brault
Costumes de Linda Brunelle
Maquillages et coiffures d’Angelo Barsetti
Design sonore de Julien Eclancher
Coordination et montage vidéo de Pierre Laniel
Assistanat à la mise en scène Carol-Anne Bourgon Sicard