Comment est né ce temps fort de la saison ?
Géraud Didier : Il faut commencer par dire que Maubeuge a un héritage festivalier, porté historiquement par le Théâtre du Manège. iTAK est donc le petit dernier des festivals maubeugeois. Il est né après la pandémie, en 2022. Après l’annulation du festival en 2021 – qui s’appelait alors le Super Via et qui existait depuis 2 ans, nous avons voulu repenser ce temps fort de la saison. Un nouveau nom, de nouvelles coopérations artistiques, une nouvelle identité. Le Manège est nomade, en itinérance sur le territoire, l’idée de voyage s’est imposée et devait être fortement présente dans ce nouveau rendez-vous. Nous voulions aussi un nom court, rapide, simple. Faire référence à Ulysse, et l’île d’Ithaque, faire référence aux voyages et à des parcours que nous souhaitons proposer au public. iTAK était né. iTAK est aussi né à deux. La création de ce nouveau temps fort est le fruit d’un partenariat transfrontalier pour la 1ère édition, entre le Manège à Maubeuge et les Halles de Schaerbeek à Bruxelles.
Quel en est l’ADN ?
Géraud Didier : Il est celui des arts vivants d’abord. iTAK est un festival qui se veut pluridisciplinaire et accessible à tous, à fort tempérament artistique ! Une dimension régionale et transfrontalière bien sûr, cette idée du voyage. On décrit souvent iTAK comme un moment de transes et de transports artistiques, transports émotionnels avec les artistes invités, transports physiques avec les bus qui circulent de lieux en lieux, de la France à la Belgique. iTAK est un voyage, qui aime bousculer, étonner, déplacer le public, au sens propre comme au sens figuré. Une partie de son ADN est aussi l’espace public. Une clôture de festival, une journée où le Manège occupe les places de Maubeuge, un grand final populaire.
Pourquoi était-il important de créer un événement territorial et transfrontalier ?
Géraud Didier : Il était important de le faire pour rendre manifeste le périmètre d’intervention et de coopération du Manège. Nous voyageons sur tout le Val de Sambre et l’Avesnois et jusqu’en Belgique, la frontière est à 10 min de Maubeuge ! Cette dimension européenne et transfrontalière est historique, naturelle et légitime ici. iTAK est donc une association avec le Phénix de Valenciennes, MARS, Mons arts de la scène et Charleroi danse, en Belgique. Ce sont des navettes spectacles qui embarquent les festivaliers et les festivalières vers les îles voisines et partenaires. Ce sont aussi des mutualisations de moyens, des coréalisations, un effort conjoint de différents lieux pour réunir tous les publics et soutenir les artistes.
Comment se construit la programmation ?
Géraud Didier : Elle se construit avec les artistes. D’abord avec ceux qui peuplent le campement du Manège. Nous sommes aussi depuis 2015, un lieu de création et de résidences. Alors les artistes associés, résidents ou infiltrés sont toujours de la partie ! Superamas, Nora Granovsky, Yeung Faï ou Sofiane Chalal. Et puis après il y a les rencontres, les artistes de confiance – comme les artificiers du Groupe F, et les désirs artistiques à partager avec le public. Nous nous laissons aussi une marge de manœuvre à quelques mois du festival, notamment pour la grande journée de clôture dans l’espace public. C’est important de ne pas tout fixer trop vite. Certains rendez-vous doivent se préparer des mois à l’avance, de part, leur poids technique, mais c’est nécessaire aussi de garder une marge pour des projets nouveaux ou découverts récemment.
Quels sont les temps fort de cette troisième édition ?
Géraud Didier : iTAK c’est plus de 20 propositions artistiques différentes, de la danse, de la musique, du cirque, du théâtre ou de la performance. On pense d’abord à aSH d’Aurélien Bory avec la danseuse Shantala Shivalingappa. Entre tradition de la danse indienne et danse contemporaine, ce sera un moment rare, très visuel et plastique, envoûtant. Un spectacle qui fait clairement partie des grands rendez-vous d’iTAK 2024. Et bien sûr, le samedi 1er juin, le Grand final du festival. Les temps forts de cette journée, Pigments du CirkVOST, des acrobates et voltigeurs à 15 mètres du sol au-dessus des remparts de Maubeuge, la scène musicale d’iTAK, 3h de musique, du côté du rock, du rap, du hip hop, et un nouveau rendez-vous dédié à l’électro, Remparts Electro Vauban, avec le musicien FLUPKE. On terminera la journée et le festival avec le Groupe F. Ce sont eux qui ont assuré l’arrivée de la flamme olympique à Marseille. Ils seront présents comme chaque année à Maubeuge, cette fois avec 200 drones pour parfaire le spectacle dans les remparts.
Que peut on vous souhaiter ?
Géraud Didier :Clairement, du beau temps, un soleil du Nord ! L’année passée, nous étions heureux, le climat nous a été favorable, Maubeuge-sur-mer était presque réelle ! Une effervescence populaire, du monde dans les rues, c’est bien là le sens de ce festival, rassembler. Alors, cette année encore, c’est ce que nous espérons, un public heureux.
Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratiand d’Amore
iTAK, Festival en dérives transfrontalières
Le Manège – Scène nationale transfrontalière
Rue de la Croix
59602 Maubeuge Cedex
du 10 mai au 5 juin 2024
Présentation d’iTAK © Le Manège – Scène nationale transfrontalière