Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
La veillée de Jérôme Deschamps au théâtre de la Cité Universitaire. Je n’avais pas dix ans… Inoubliable !
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Je n’ai jamais imaginé faire autre chose, d’aussi loin que je me souvienne… Mes parents étaient comédiens, cela a sans doute joué !
Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien et chanteur ?
J’ai le sentiment d’une vocation, d’une question de vie ou de mort… Pas d’un choix.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
À la maternelle. Je faisais l’ours dans le spectacle de fin d’année. J’avais beaucoup de fièvre ce jour-là, mais j’ai convaincu ma mère qu’il fallait que je participe au spectacle malgré tout. Je me souviens qu’il était déjà impensable pour moi de louper la représentation !
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Je dirais Platonov de Tchékhov, mis en scène par Eric Lacascade, au Festival d’Avignon, Peter Grimes de Benjamin Britten, mis en scène par Graham Vick, à l’opéra Bastille, Le cabaret des hommes perdus de Christian Siméon, mis en scène par Jean-Luc Revol, au théâtre du Rond-Point, Fun Home d’après l’œuvre d’Alison Bechdel, à Broadway, et tout ce que j’ai vu de Stephen Sondheim, à Paris ou à New York !
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Lara Neumann et Emmanuel Touchard avec qui j’ai créé Lucienne et les Garçons et sillonné la France pendant plus de sept ans, la compagnie Les brigands avec laquelle j’ai fait de l’opérette comme je l’adore pendant une dizaine d’années, et Florence Andrieu avec qui j’ai joué et/ou co-écrit déjà onze spectacles…
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Au risque de paraître mélodramatique, mon métier est ma principale raison d’être. Avec mon fils à présent.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
L’intelligence et l’humour (qui vont souvent de pair), la beauté en toute chose, et un sens aigu de l’absurde. Et puis toutes celles et ceux qui ont fait ce métier avant nous. Je me sens très « héritier » en un sens. Rien qu’un petit maillon de la longue chaîne des saltimbanques…
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
C’est là que j’existe avec le plus de vérité et d’intensité.
À quel endroit de votre chair, de votre corps situez-vous votre désir de faire votre métier ?
C’est vraiment entre le cerveau et l’estomac. C’est le plaisir immense des mots, parlés ou chantés, et quelque chose de purement physique, comme un très gros appétit.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Avec des metteurs en scène comme Sol Espèche ou Laurent Pelly, des artistes comme Marie Lenormand et Laurent Naouri, dans des lieux comme l’Opéra Comique ou chez Madame Arthur… La liste est très longue !
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
À la création d’un théâtre qui serait à la fois un café-concert faisant vivre ce patrimoine incroyable et un music-hall tourné vers la création contemporaine.
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Une opérette… composée par Benjamin Britten sur des dialogues de Jacques Audiard.
Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
L’amour Vainqueur d’Olivier Py
création en juillet 2019 au Festival d’Avignon
Durée 1h00
Reprise
8 au 13 juin 2024 au théâtre du Châtelet
mise en scène et musique d’Olivier Py
Avec Clémentine Bourgoin, Pierre Lebon, Flannan Obé & Antoni Sykopoulos
Scénographie, costumes, maquillage de Pierre-André Weitz
Lumière de Bertrand Killy
Arrangements musicaux d’Antoni Sykopoulos
Construction décor fait aux Ateliers du Festival d’Avignon
Confection costumes fait aux Ateliers de l’Opéra de Limoges
