À travers la quête initiatique de Lina, Sarah Mordy attaque l’histoire politique du Maroc et de ses dissidents. Elle permet ainsi de découvrir la complexité du règne d’Hassan II. Dans Pourquoi mon père ne m’a pas appris l’arabe ?, elle aborde également les ravages que peuvent causer les silences et les mensonges sur nos descendants. Car, s’il est avéré que les traumatismes se transmettent de génération en génération, autant leur donner corps pour mieux s’en débarrasser.
Paris est prise sous une tempête de sable et la ville se retrouve confinée. Enfermée dans son petit studio, Lina est en proie à des cauchemars surgis de son enfance. Son père, qu’elle croyait mort depuis ses 11 ans, est vivant et lui a légué sa maison. Contre l’avis de son frère jumeau, elle s’y rend. Chacune des portes qu’elle ouvre révèle alors la véritable histoire de sa famille.
Sarah Mordy est une conteuse d’histoire formidable. On se prend très vite à son récit, construit tel un thriller. Comme Michalik, la jeune femme n’a pas peur des ellipses temporelles, de jouer sur les images et le fantastique, d’utiliser divers styles narratifs. Sa mise en scène nous transporte d’un lieu à l’autre, d’un univers réaliste à un espace plus fictif. Lola Felouzis (Lina), Slimane Majdi (le frère) et Thomas Germaine (le voisin) incarnent parfaitement leurs personnages dans les méandres de leurs histoires. Ce spectacle, découvert à sa création au théâtre de l’Oiseau Mouche à Roubaix, démarre son exploitation, qu’on lui souhaite longue et pleine de succès.
Marie-Céline Nivière
Pourquoi mon père ne m’a pas appris l’arabe ? Texte et mise en scène de Sarah Mordy
Crée le 5 octobre à L’Oiseau Mouche de Roubaix
Durée 1h45
Le Phénix, Scène Nationale Valenciennes
Boulevard Henri Harpignies
59300 Valenciennes
Les 15 et 16 février 2024
Théâtre Jean Vilar
16 place de l’Hôtel de ville
02100 Saint-Quentin
Le 23 mai 2024.
Avec Lola Felouzis, Thomas Germaine, Slimane Majdi.
Avec les voix d’Anne Dolan et Gilles Nicolas.
Collaboration artistique de Mexianu Medenou.
Dramaturgie de Leslie Menahem.
Assistanat à la mise en scène Marion Morvan.
Chorégraphie de Léonore Zurflüh.
Scénographie Lou Chenivesse.
Lumière d’Agathe Patonnier.
Création sonore de Serge Sentis.
Vidéo de Victor-Hadrien.