Comme le chantaient les Rita Mitsouko, « les histoires d’amour finissent mal en général » mais pour cela il faudrait qu’elles aient commencé. En ce qui concerne Amandine et Michel, l’aventure amoureuse aurait pu démarrer dans leur jeunesse mais la vie en a décidé autrement. Pas Amandine…
Tous jeunes et plein d’espoir, ils avaient fait connaissance en 1990 lors de la première de Robinson Crusoé l’opéra rock, mis en scène par leur metteur en scène préféré, Daniel Creuzot. 34 ans plus tard, Amandine recontacte Michel, perdu de vue, avec l’idée d’organiser une grande soirée de célébration à la mémoire de ce grand génie mort trop tôt. Ils se retrouvent dans un obscur théâtre de banlieue en travaux. Tout se passe bien, jusqu’au moment où ils se retrouvent enfermés et que cela dure. Michel s’effondre. Amandine garde son optimisme. Ensemble, ils trouveront le cap pour sortir de leur solitude.
Ce spectacle, œuvre collectif, est un O.T.N.I, objet théâtral non identifié… Il porte en lui des absurdités burlesques, voire clownesques, de la poésie à gogo et une logique bien particulière. Si Robinson Crusoé et Vendredi, les héros de Daniel Defoe et de Michel Tournier ne sont qu’un prétexte, ils n’en demeurent pas moins très présents. Il faut dire que l’on se retrouve souvent des naufragés de sa propre vie. L’histoire est joliment bien ficelée et réserve bien des surprises. Elle est menée brillamment par Marie-Élisabeth Cornet (mémorable Attila, reine des Belges) et Dominique Langlais. Bien qu’il ait encore besoin de trouver son rythme de croisière, ce spectacle original possède une poésie comique des plus séduisantes.
Marie-Céline Nivière
Crusoé repart de Marie-Élisabeth Cornet, Dominique Langlais et Doriane Moretus.
Studio Hébertot
78 bis boulevard des Batignolles
75017 Paris.
Jusqu’au 7 février 2024.
Durée 1h20.
Mis en scène de Doriane Moretus et Marie-Élisabeth Cornet.
Avec Marie-Élisabeth Cornet et Dominique Langlais.
Scénographie d’Alwyne de Dardel.
Lumières de Christophe Schaeffer.
Création sonore d’Alice Loup.
Construction de Steve Duprez.