Les mots, les silences, la lumière, la danse et la musique concourent à faire de Media Vita un objet théâtreal empreint de poésie. Par instantanés, une femme décrit les paysages extérieurs qu’elle contemple depuis les fenêtres des chambres d’hôtel qu’elle fréquente, pour dévoiler ses paysages intérieurs dans lesquels se reflète une grande solitude. Ce monde moderne, qui va trop vite et s’autodétruit, l’aurait-elle aspirée ?
« Je suis, pour de bon, à l’extérieur. Non pas dans les paysages, mais dans mon propre extérieur, celui qui existe dans le monde, sans que j’existe moi-même. » On ne sait rien de cette femme, sauf que son travail l’amène à parcourir les villes du monde entier. Lorsqu’elle se pose, c’est dans une maison vide où elle n’attend personne. Au milieu de la cour, un arbre à la fois menaçant et protecteur avec lequel elle finit par faire corps.
Il faut se laisser porter par la petite musique qui se dégage des mots de Cécile Falcon, laisser s’imprimer dans nos esprits les images que dégage son récit. Même si tout n’était pas encore parfait en ce soir de première, l’artiste s’est montrée brillante et son univers, qui fait songer aux peintures d’Edward Hopper, a fait naître en nous bien des émotions.
Marie-Céline Nivière
Media Vita, texte, mise en scène et interprétation Cécile Falcon.
Théâtre de la Reine Blanche
2 bis Passage Ruelle
75018 Paris.
Du 10 janvier au 4 février 2024.
Durée 1h05.
Regard extérieur de François Cervantes.
Collaboration artistique d’Asja Nadjar et Geoffrey Rouge-Carrassat.
Composition musicale et design sonore de Baptiste Le Page.
Chorégraphie de Jean-Marc Hoolbecq.
Regard chorégraphique danse indienne de Mahina Khanum.
Regard scénographie de Marica Quartuccia.
Lumières de Thomas Ganz
Vidéo et son de Thomas Soubeyrand.
Graphisme Pauline Martin.
