"Somnole", 2021 © Marc Domage

Boris Charmatz en grand sur les écrans du Frac Sud

Avec "Danses gâchées dans l'herbe", Le Frac Sud consacre une exposition inédite autour de six films imaginés par Boris Charmatz.

Vue de l’exposition © Laurent Lecat – Frac Sud

“Une première mondiale”. C’est par ces mots, timidement prononcés par la directrice du Frac Sud, Muriel Enjalran devant l’attente d’une phrase choc, que la commissaire d’exposition présente l’exposition Danses gâchées dans l’herbe. Et si l’expression a de quoi faire sourire tant elle a depuis longtemps perdu tout son sens, l’idée de réunir six films du chorégraphe Boris Charmatz au sein des espaces de la Cité phocéenne d’art contemporain pour en faire une exposition à part entière, est effectivement novatrice. À ses côtés, l’artiste récemment nommé à la tête du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch tente d’oublier le stress de l’événement, accompagné des deux réalisateurs des films présentés, César Vayssié et Aldo Lee. Derrière eux, d’ailleurs, est déjà projeté Les Disparates (1999), la plus ancienne de ses réalisations.

Les images d’un Charmatz d’une vingtaine d’années y défilent, suivant une écriture imaginée pour le spectacle éponyme créé en 1994 avec Dimitri Chamblas. Vêtu d’une combinaison orange qui attire l’œil, Boris Charmatz arpente les rues de Dieppe au travers d’une expérimentation chorégraphique de terrain qui, déjà, assoit une certaine identité artistique. Alors le jeune danseur sur écran nous invite à nous avancer pour découvrir quatre autres films, projetés comme dans un face-à-face, se répondant autant qu’ils se contredisent et se complètent. Ici aussi, les images qui habillent les écrans sont inspirées de spectacles, alimentées par eux, mais en aucun cas des captations. L’expérimentation de la vidéo vient précisément augmenter la recherche artistique en ouvrant un regard sur ce que le plateau ne peut pas montrer.

Ainsi l’exposition nous immerge au milieu des corps nus des interprètes dans Une lente introduction (2007), sous le vent d’une tornade humaine dans Levée (2014), ou au cœur d’une temporalité étirée avec Étrangler le temps (2021). Parmi les films montrés dans le cadre de cette exposition, deux nouvelles réalisations viennent par ailleurs compléter le parcours : TRANSEPT d’après le solo SOMNOLE créé en 2021, et Danse gâchée sur l’herbe, une performance confiée à Marion Barbeau dont le titre a inspiré celui de l’exposition. Au travers d’une scénographie imaginée comme une rencontre intime avec l’univers du chorégraphe, Danses gâchées dans l’herbe dresse un portrait humain et artistique de Boris Charmatz, entre sensibilité, curiosité, expérience et découverte.


Danses gâchées dans l’herbe
Au Frac Sud – Cité de l’art contemporain – Marseille
Du 9 décembre 2023 au 24 mars 2024
En partenariat avec Terrain

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