À Niort, la cinquième édition de la biennale organisée par la Cie Volubilis – Agnès Pelletier a fait entrer la ville en transe. Spectacles de rue, performances et show queer ont rythmé un week-end ensoleillé et festif.
Los the UltimarCIe Foco Alaire© OFGDA
Du Moulin du Roc – Scène nationale aux Jardins de la Brèche, poumons du centre-ville, l’ancienne cité médiévale a été investie du 27 au 30 septembre 2023 par plus d’une vingtaine de propositions artistiques. Venus du Mexique, de la région Aquitaine ou de Bretagne, les artistes ont invité les Niortais à voyager à travers différents courants la danse contemporaine, du cirque et autres fantaisies chorégraphiques jusqu’au bout de la nuit saturnale.
La rue en effervescence
De place en place, des groupes se forment autour de scènes improvisées. Au Carrefour du Boulevard Main et de la Rue Baugier, la compagnie Bordelaise Jeanne Simone / Mathias Forge s’empare de standard pop pour mieux faire résonner corps et musique. Sous les encouragements et les applaudissements d’un public chauffé à blanc, les deux danseurs vêtus de fluo lâchent la bride aux règles et aux codes pour entrer dans une folle bacchanale.
Place du Temps, les Berruyers de la Cie Filipe Lourenço – plan k présente une version resserrée de Gouâl, pièce créée en 2020 s’inspirant de l’alaoui, danse traditionnelle guerrière du Maghreb. Au centre d’un cercle, cinq interprètes, deux femmes et trois hommes, semblent pivoter à pas lents autour d’un axe invisible. Pas de côté, allant en sens inverse ou tournant sur eux-mêmes, les mouvements se font hypnotiques et transcendants.
Aux Jardins de la Brèche, c’est les majorettes hommes de la Cie Ô Captain mon Capitaine, dirigée par l’épatante Cécile Le Guen mettent le feu en rendant un hommage vibrant et décalé à Freddy Mercury et à son groupe Queen. Délirant autant que totalement barré, leur show est une gourmandise pop à déguster sans modération.
Square Henri Clouzot, les bretons de la compagnie Cie C’haori revisitent les danses usuelles des Fest-noz pour entraîner les spectateurs dans un tourbillon débridé autant qu’endiablé. Corps à l’unisson, traversés par la musique traditionnelle remixée, les deux artistes se donnent à deux mille pour cent avant de faire entrer dans la ronde tous les participants.
Déambulations et autres feux d’artifice
De la rue Victor Hugo au parvis du Moulin du roc, les membres de la Cie mexicaine Foco Alaire proposent une déambulation dansée portée par des airs sud-américains. Portant sur leur tête d’étranges chapeaux métalliques, ils font danser les habitants de la ville, les entraînent dans une douce et belle farandole avant de s’évaporer dans la nuit.
Dans la grande salle de la scène nationale, la troupe barcelonaise du Flamenco Queer convie à un cabaret fantastique, où de numéro en numéro, danseurs, chanteur.euse.s et musiciens, c’est toute l’Espagne qui chante et danse sous les ovations d’un public conquis.
Derrière le Moulin du roc, juste après la délirante parodie du Masque et la plume de la Cie Opus – Pascal Rome, c’est le danseur Christian Lanes, un fidèle de la Cie Volubilis, imagine une fable urbaine où une fée en tutu, un matador décalé, s’amuse avec des feux d’artifice. Virevoltant, il donne à la nuit une dimension féérique, enfantine, avant d’inviter les spectateurs à rejoindre la piste de bal et danser jusqu’au petit matin sur les musiques mixées par DJ Moulinex. Cette 5e édition est une belle fête pour célébrer le bel été indien de cette fin septembre !
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – Envoyé spécial à Niort
Panique au Dancing – Cie Volubilis
du 27 au 30 septembre 2023