On rêve tous (ou presque) de devenir milliardaires ! Christophe de Mareuil a eu envie d’explorer cette idée que « l’utopie libérale atteint ses limites lorsqu’elle ne peut maîtriser ses excès ». Sans éviter aucun poncif, et c’est ce qui rend le propos drôle et pertinent, son spectacle Wall $treet malgré moi, co-écrit avec Stéphane Guignon et Carole Greep, rappelle que l’argent ne fait pas le bonheur, et encore moins une société saine.
L’action se passe en 2029. Richard Rusquin est depuis quinze ans à la tête du classement des fortunes mondiales. Sorti de nulle part et d’un BEP de force de vente, ce jeune quadra a le don de faire de l’or avec tout ce qu’il touche. C’est compulsif, voire maladif ! Cette « overdose capitalistique » le mène à la « syncope financière ». Pour se sauver et par là même réparer les siens, il doit perdre de l’argent. Le problème est qu’avec lui, même la pire idée se transforme en réussite. Ce n’est pas gagné ! Mais quand on veut, on peut, et cela se termine par un « Jeudi Blanc », en opposition au « Jeudi noir de 1929 », qui fait rêver !
Pour son premier seul en scène, le comédien s’est lancé dans une aventure à la Caubère. Mis en scène par sa complice de Mademoiselle Molière, Anne Bouvier, il enchaîne remarquablement toute une galerie de personnages dont les plus attachants sont l’épouse désenchantée, son adorable petite fille atteinte d’une pneumopathie et son garnement de fils dyslexique. Sur une scénographie formidable, avec projections de vidéos originales, un espace réduit à peu d’éléments et un beau jeu de lumière, Christophe de Mareuil nous cueille.
Marie-Céline Nivière
Wall $treet malgré moi de Stéphane Guignon, Carole Greep et Christophe de Mareuil.
Funambule Montmartre
53 rue des Saules
75018 Paris.
Jusqu’au 3 janvier 2023.
Les mercredis à 19h (semaines paires) et 21h (semaines impaires), relâche le 18 oct.
Durée 1h15.
Mise en scène d’Anne Bouvier.
Avec Christophe de Mareuil.
Création vidéo Antoine Lhonoré-Piquet.